Moi, Président du Parti Socialiste…

… je changerais de stratégie. Au lieu de participer à une joute présidentielle entre des candidats autoritaires et d’extrême-droite, le PS devrait se positionner pour les législatives.

10 rue Solferino - l'ancien siège du PS à Paris n'existe plus, comme bien d'autres choses au sein du PS... Foto: Hegor / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Il n’y a pas si longtemps que ça, le Parti Socialiste n’était non seulement le parti présidentiel, mais il détenait la majorité à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Depuis, sous la direction d’Olivier Faure, le parti a explosé. Pas de candidat propre à l’élection européenne (pour faire de la place pour les intellectuels parisiens favorisés par Faure, il fallait « dégager » les excellentes eurodéputées Karine Gloanec et Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy), la vente de Solferino : rarement, un parti ne s’est décomposé à une telle vitesse. Mais là où le PS est toujours présent et par endroit, même fort, c’est sur le terrain, dans les conseils municipaux, départementaux, régionaux. La renaissance de la « gauche » française doit forcément passer par la case « territoire ».

Il se pose donc la question pourquoi le PS continue à mener un combat totalement dépourvu de sens pour les présidentielles. Sa candidate Anne Hidalgo traîne à 4% dans les sondages et il ne faut pas être Prix Nobel pour pronostiquer que la candidate n’a pas l’ombre d’une chance d’accéder au deuxième tour. Pourquoi alors mener une campagne présidentielle à un moment où la France suit des candidats autoritaires, d’extrême-droite ou carrément inqualifiables ?

Plus personne n’a besoin du PS dans la campagne présidentielle, par contre, une fois les présidentielles consommées, le PS aura son rôle à jouer lors des législatives. Pourquoi alors ne pas abandonner cette élection présidentielle, pour se concentrer dès maintenant sur les élections législatives, en se présentant comme une « valeur sûre » et une sorte de « garde-fou » pour le nouveau président qui lui (ou elle), sera élu(e) par défaut et non pas par conviction.

La candidate mal-aimée Anne Hidalgo ne pourra que ternir davantage l’image du PS et rendre le travail des élus socialistes qui se présenteront aux législatives, encore plus difficile. Est-ce vraiment honteux de s’avouer vaincue, lorsque 96% des Français ne veulent pas de cette candidate ? Pourquoi ne pas faire preuve de réalisme et s’organiser pour rebondir aux législatives ?

En Allemagne, le SPD a montré la voie. Sévèrement battu lors de toute une série d’élections depuis 2015, le SPD s’est refait une santé et deviendra, cette semaine, le parti au pouvoir en Allemagne. Pendant ce temps, le PS mène une campagne ridicule pour une candidate dont les Français ne veulent pas.

Il faudra également profiter du temps et changer la direction du parti socialiste. Olivier Faure, le bourreau du PS, n’est pas une « catastrophe naturelle » qui serait tombée sur le PS, mais l’homme a été instauré par les instances du parti. Les mêmes instances devraient le remplacer, car les socialistes ont vraiment besoin de sang neuf, de nouvelles idées et d’une nouvelle identité.

Le paysage politique en France a besoin d’une « Gauche ». Le PS, qui représente un courant politique vieux de 150 ans, qui s’est toujours battu pour les intérêts des classes ouvrières et moyennes (bon, « toujours » est un bien grand mot…), doit avoir sa place dans le paysage politique en France qui lui, est aujourd’hui marqué par une extrême-droite décomplexée, aux idées farfelues et carrément dangereuse.

Moi, Président du PS, j’arrêterais cette campagne présidentielle qui ne sert strictement à rien, pour élaborer un programme PS « territoire » qui tient la route, en vue des législatives. A moins que le PS souhaite continuer sur sa pente raide, pour concurrencer à l’avenir, les candidats et candidates qui tournent dans la tranche 0,5%-2,0% des votes.

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