« Mon vote ne compte pas, de toute façon… »

Bel exemple de l'importance de chaque vote. Le FDP a dépassé la barre des 5% de 5 voix (!) et peut ainsi entrer la la diète de Thuringe à Erfurt. 5 voix, ce n'est vraiment pas beaucoup...

Dimanche soir, le chef du FDP en Thuringe, Thomas Kemmerich, a du trembler jusqu'à la fin... Foto: Sandro Halank / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

(KL) – 5 électeurs ou électrices du FDP qui avaient décidé dimanche dernier d’aller voter malgré le beau temps qu’il a fait, peuvent se féliciter. Leur votes auront fait la différence pour le parti libéral qui grâce à ces 5 voix, dépasse tout juste la barre des 5% et qui fait ainsi sa rentrée au Parlement régional de Thuringe. Vous avez dit que votre vote ne comptait pas ?

Face à la montée des extrémistes en Thuringe, le retour du FDP au Parlement régional est presque anecdotique. Pourtant, il est l’exemple type de la raison pour laquelle il faut aller voter : si 6 personnes de moins avaient voté pour le FDP, il ne serait pas représenté au Landtag d’Erfurt !

Les 5 sièges décrochés par le FDP (avec 5,0005% des votes) pourraient même jouer un rôle déterminant, si le FDP pouvait décider de se joindre à la coalition sortante Die Linke-SPD-Verts. Avec le FDP, cette coalition disposerait de 47 sièges, une majorité d’un siège. Mais le FDP a déjà exclu toute coopération avec Die Linke et se retrouvera donc probablement dans l’opposition.

La CDU se montre déjà plus flexible. Pour barrer la route à l’AfD (l’extrême-droite a doublé son score et se positionne désormais comme 2e parti en Thuringe), le chef de la CDU en Thuringe, Mike Mohring, a déjà fait savoir qu’il allait discuter avec le ministre-président sortant Bodo Ramelow (Die Linke) pour sonder s’il n’y a pas une possibilité de coopérer. Die Linke et la CDU disposeraient ensemble d’une majorité de 50 sièges, le problèmes étant que les deux partis se trouvent aux antipodes du paysage politique. Seul problème – la CDU a décrété à Berlin qu’il n’y aura ni coalition, ni coopération avec des partis extrémistes. Mike Mohring a toutefois déclaré que la décision allait se prendre en Thuringe et non pas à Berlin.

Mais la politique régionale n’est pas la politique nationale ; et déjà, la coalition sortante avait fait un bon travail, comme l’ont estimé 58% des électeurs et électrices en Thuringe juste avant l’élection. Si on a l’habitude de qualifier Die Linke de parti « d’extrême-gauche », force est de constater qu’il s’agit d’un parti résolument « de gauche », sans pour autant être extrémiste. Bodo Ramelow, premier ministre-président Die Linke dans un Bundesland, a prouvé qu’il était aussi peu extrémiste que son parti. Si jamais la CDU et Die Linke ne devaient pas s’entendre, il restera aussi la possibilité d’un gouvernement minoritaire : tant qu’il n’y a pas de nouveau gouvernement en Thuringe, Bodo Ramelow restera à son poste.

Alors, lors des prochaines élections, ne vous dites plus que votre vote ne compte pas. Chaque vote compte – autant pour les petits que les grands partis. Et chaque vote peut, comme pour le FDP en Thuringe, faire carrément la différence. Aux urnes, citoyens !

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