Municipales à Mulhouse – les retrouvailles

A Mulhouse comme à Strasbourg – le deuxième tour des élections municipales sera comme un premier tour et les cartes seront redistribuées. Avec une nouvelle liste intéressante.

Lara Million et Fatima Jenn - Women's Power pour Mulhouse ? Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Décidément, le deuxième tour des élections municipales nous réserve des constellations surprenantes en Alsace. Pendant qu’à Strasbourg, le candidat LREM Alain Fontanel a fusionné sa liste avec celle du candidat LR Jean-Philippe Vetter pour maintenir une chance d’être élus, à Mulhouse, deux candidates, Lara Million (SE) mais soutenue par LREM et Fatima Jenn issue de LREM, se sont entendues pour battre la candidate LR Michèle Lutz. Interview avec les deux têtes de liste.

Lara Million, Fatima Jenn, avant le premier tour, vous vous êtes livrées à une belle joute politique – comment se fait-il que vous vous soyez retrouvées sur une liste commune pour ce deuxième tour ?

Lara Million : On a déjà commencé à discuter avant le premier tour et avec Fatima, nous avons un mode de fonctionnement assez compatible – nous sommes deux femmes politiques avec la même ADN, celle de la proximité, nous agissons sur le terrain en essayant d’apporter des solutions. Aujourd’hui, les anciennes notions de droite, gauche, centre ne veulent plus rien dire – la politique locale, c’est servir ses concitoyens.

Fatima Jenn : Il y avait un tour avant-Covid et il y aura un tour après-Covid. J’ai été touchée également par cette maladie et nous avons vite compris qu’il fallait être sur le terrain, proche des Mulhousiens, pour résoudre les nombreux problèmes qui découlaient et qui découlent de cette crise. La fusion de nos listes s’est passée sur la base du respect mutuel, pour pouvoir mener une politique pour plus de justice sociale et contre toutes les formes discriminations et le racisme, pour réduire les inégalités sur notre territoire.

Parlons des conséquences de cette crise qui est sanitaire, économique et sociale…

LM : On agira de manière responsable. Nous avons établi un plan de relance inédit et réaliste qui permettra de donner des réponses à cette crise. Nous proposons 5 mesures qui peuvent être déployées très rapidement. Dès le 1er octobre, nous lancerons un Fonds de Soutien et de solidarité de 10 millions d’euros, qui comprend des bons d’achats pour ceux qui en ont besoin, à hauteur de 50 à 500 €, selon les revenus. Ces bons d’achats devront être dépensés dans les commerces mulhousiens, ce qui soutiendra l’économie locale tout en soutenant le pouvoir d’achat.

FJ : Tout le monde est d’accord sur le constat que le plus gros de la crise économique et sociale arrivera cet automne. C’est pourquoi il faut mettre tout en œuvre maintenant pour que la coopération entre la ville, l’Agglomération, le Département, la Région et l’Etat soit efficace – aucune collectivité ne pourra gérer cette crise toute seule.

LM : Absolument. Et c’est pour cela que nous proposons également une « petite révolution » pour Mulhouse, avec la création de mairies annexes de quartiers, qui comporteront également un « espace santé » pour mieux répondre aux situations comme celle que nous sommes en train de vivre. En parallèle, il faudra réorganiser les hôpitaux pour pouvoir apporter des aides médicales dans toutes les circonstances.

FJ : Ces mairies de quartiers seront aussi des points de rencontre des citoyens et des associations. Pendant la crise, j’ai fabriqué avec d’autres, des masques à la maison. Cela a rapproché les citoyens et citoyennes dans les quartiers et c’est là que j’ai du constater une grande détresse. Beaucoup de victimes n’ont pas pu être enterrées selon leur culte et on a vu qu’il sera important de mettre en œuvre des cimetières pour toutes les croyances. L’intégration passera aussi par des mesures comme celle-ci.

Et pour la crise de l’emploi ? Quid du marché de l’emploi et de la formation transfrontalièrs ?

LM : La future Collectivité Européenne d’Alsace devra assumer ce genre de dossier, avec notre soutien, bien sûr. La compétence pour la formation des apprentis doit être rendue par l’Etat à la Région ou aux Départements.

FJ : Nous sommes parfaitement conscientes de l’importance du marché de l’emploi transfrontalier et pour permettre au plus grand nombre de jeunes de bénéficier d’une formation en mode transfrontalier, nous allons également intensifier l’offre en matière de formation linguistique pour faciliter l’accès à ces programmes transfrontaliers qu’il convient de raviver le plus rapidement possible.

L’image de l’Alsace et plus particulièrement de Mulhouse et du Haut-Rhin a beaucoup souffert à cause du premier grand foyer de Covid-19 en France. Que faut-il faire pour améliorer cette image négative ?

FJ : Il faut travailler à plusieurs niveaux. Nous devrions mettre en œuvre un outil permettant l’amélioration de l’image de notre ville. Il est essentiel et urgent de revaloriser cette image et montrer combien Mulhouse a beaucoup de belles choses à offrir.

LM : Mais en amont de la mise en œuvre d’une telle structure, nous devons d’abord mettre en œuvre nos actions concrètes dans la ville. Il faut d’abord améliorer la proximité, travailler dans les quartiers et ensuite, on pourra communiquer sur une nouvelle image. L’heure n’est plus au « bling-bling », mais il faut retrousser les manches et travailler sur le terrain.

Et ce travail se présentera comment, concrètement ?

LM : L’urgence est le travail dans les quartiers. Les nouvelles mairies de quartier doivent être dotées d’équipes de médiateurs, d’éducateurs et aussi de la police de proximité. En créant des équipes rattachées en permanence aux mêmes quartiers, on augmentera aussi la sécurité qui elle, est un droit fondamental pour tout citoyen. Il est également prévu de créer des « Forums Jobs » dans ces mairies de quartier pour resserrer les liens entre la population et les collectivités.

FJ : Le but en est simple – nous allons améliorer la justice sociale, combattre les discriminations, empêcher le décrochage social et travailler pour que les conditions de vie des Mulhousiens et Mulhousiennes s’en trouvent améliorées.

Quelle sera la place de la société civile dans cette « ville nouvelle » ?

LM : En tant qu’ancienne adjointe à la démocratie locale, je tiens à renforcer le rôle du déontologue qui existe à la ville, mais dont le travail n’est pas suffisamment communiqué. Et nous allons renforcer le rôle des associations dans la vie locale, nous appuyez sur l’expertise d’usage des citoyens  ce qui sera plus facile avec la création des mairies de quartier où les associations et les citoyens trouveront un relais direct avec la ville…

FJ : … et un plus grand champ d’action ! Et une prise en compte plus grande du pouvoir d’agir des habitants.

LM : Notre programme prévoit exactement ça – la revalorisation du travail associatif.

FJ : Le travail avec le monde associatif sera primordial pour une vraie vie démocratique à Mulhouse. La démocratie requiert le respect des uns et des autres et plus on implique les citoyens et citoyennes dans la démarche politique, plus ils deviendront des ambassadeurs de la démocratie locale !

Toutes les deux, vous vous connaissez bien de vos postes d’élus au Conseil Départemental – pour conclure : qu’est-ce qu’il vous a motivé de vous retrouver aujourd’hui sur cette liste fusionnée ?

LM : C’est simple – l’Humain et la Solidarité seront les piliers de notre action et avec cette liste, on pourra travailler en ce sens !

FJ : Il nous faut une équipe qui travaille pour plus de cohésion territoriale et sociale. Notre territoire est fragile actuellement, tout en présentant d’énormes atouts. Avec cette liste, nous pourrons faire progresser Mulhouse !

Pour lire le programme ainsi que les 5 mesures de sortie de la crise de cette liste, CLIQUEZ ICI !

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