Mutti veut rester…

Angela Merkel a annoncé sa candidature pour un quatrième mandat à la tête du gouvernement allemand. Mais est-ce que les Allemands la confirmeront à la chancellerie en 2017 ?

En 2017, Angela Merkel se présentera pour un quatrième mandat. Foto: Armin Linnartz / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Sans surprise, Angela Merkel a annoncé sa candidature pour un quatrième mandat à la tête du gouvernement. Lors des élections en 2017, elle sera opposée à des candidats qui ne feront pas le poids à côté de celle que le magazine « Time » a désigné déjà à plusieurs reprises comme « la femme la plus puissante du monde ».

Pourtant, Angela Merkel se souviendra de son 3e mandat qui s’achève en 2017 – la question des réfugiés et sa courageuse décision d’accueillir de nombreux réfugiés a partagé le pays. Si presque 30% des Allemands s’engagent d’une manière ou d’une autre dans l’accueil et l’intégration des réfugiés, sa décision a également donné lieu à l’émergence d’une extrême-droite violente et agressive dont certains adhérents défendent des idées carrément néo-nazies. Et, dans la foulée, la côte de popularité de la chancelière a chuté comme jamais pendant toutes ces années.

Angela Merkel sera quand même réélue, à défaut d’un challenger digne de ce nom. Le SPD enverra très certainement son chef Sigmar Gabriel dans la course qui lui, n’a aucune chance de battre Angela Merkel. Mais si Angela Merkel est quasiment certaine d’être réélue, la formation d’un nouveau gouvernement pourra s’avérer difficile. Le SPD risque de faire un si mauvais score que sa participation à une nouvelle Grande Coalition CDU/CSU-SPD pourrait être compromise, et il en est de même pour une coalition CDU/CSU-Verts. Tout dépendra du score que réalisera l’extrême-droite de l’AfD.

En élisant Angela Merkel pour la quatrième fois, les Allemands opteraient pour l’inertie politique, ce qui pourrait s’avérer dangereux. Car pendant cette prochaine mandature, l’avenir de l’Union Européenne se décidera et si nous autres Allemands ne réussissent pas de dégager cette combinaison Merkel / Schäuble du pouvoir, les conséquences pour l’Europe seraient dramatique. Car une réforme européenne ne sera pas possible avec ceux qui ont conduit l’Union Européenne vers le gouffre, avec cette politique d’austérité qui ressemble plus à une guerre économique qu’à un modèle économique et qui fait des ravages dans l’ensemble des pays européens, l’Allemagne y comprise.

La seule option pour un changement de gouvernement serait une coalition SPD-Die Linke-Verts – qui pourrait, comme en 2013, disposer d’une courte majorité au Bundestag. Mais cette option est assez irréaliste – les Verts ne font plus partie des partis dits « de gauche », le SPD refuse toujours la coopération avec Die Linke au niveau national et même si ces trois partis devaient disposer d’une majorité comme en 2013, il y a de fortes chances à ce qu’ils élisent quand même « Mutti ».

La seule chose positive dans cette candidature d’Angela Merkel, c’est qu’elle a épargné aux Allemands un spectacle aussi indigne que les primaires en France… pour le reste, son annonce n’annonce rien de bon pour l’avenir européen.

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