Natas do Céu ou Crème du Ciel !

Rien moins que cela, et ce n’est pas peu dire pour un pays où le bien-manger participe de l’art de vivre.

Blanc et or les couleurs du Vatican mais, sans qu’il soit pour autant nécessaire de croire, celles de la Crème du Ciel ! Foto: Bex Walton from London, England / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – « Cream from Heaven », disent les anglophones et plus précisément les Britanniques, sur leurs sites web où ils vantent à longueur d’année la cuisine de la Péninsule Ibérique. Ce qui, par ailleurs, n’a aucun impact sur celle du Royaume Uni, tout comme les choix politiques des actuels gouvernements portugais et espagnols, mais c’est un autre débat. Quoi que…

Dessert très sucré et très riche, mais néanmoins à la portée de quasiment tous, il ne devrait pas être affecté par la fin de l’abondance annoncée par un ex-golden boy devenu startuper number one d’un pays gauloisement réfractaire. Très simple à réaliser, ce dessert nécessite cinq ingrédients : de la crème liquide, des œufs, de l’eau, du sucre et des biscuits, de préférence d’une marque dont nous avons déjà parlé ici à propos d’une autre recette.

La « Crème Céleste » est composée de trois couches, comme en France la société de l’Ancien Régime avec le Tiers État, le Clergé et la Noblesse. Tout en bas, comme les laboratores (ceux qui travaillent), des Biscuits Maria brisés tapissent le fond de la verrine façon cheesecake. Au dessus, les oratores (ceux qui prient) en blanc et les bellatores (ceux qui combattent) en jaune, à savoir une crème au lait et aux œufs, nappée d’un mélange de jaunes d’œufs et de sucre.

Certains vont jusqu’à commencer par une belle épaisseur d’oratores associée à deux couches de brisures de laboratores dont ils saupoudrent au final la pellicule de bellatores, ce qui rend les verrines d’autant plus attrayantes et la métaphore sociétale encore plus réaliste ! Jamais dessert n’a autant illustré l’état d’une société dans laquelle les masses laborieuses sont exploitées et méprisées par une minorité instrumentalisant, entre autres, la religion pour les anesthésier ou les faire s’entre-tuer.

Fernanda Meneses, sur son site « Receita do Paraíso » au plus de 221.000 abonnés réalise magistralement un saladier de Natas do Céu avec une juste proportion d’œufs, de crème, de sucre, des biscuits et d’eau. « Teresa activa » propose à ses 92.200 abonnés, une version similaire dans un format familial moins joliment décoré.

Pour des verrines individuelles à plusieurs niveaux, laissez-vous enseigner par Luciana Ganassim dont la chaîne « Bora Comê », traduisible en «Allons Manger » ou plus simplement « A table », comptant dix fois moins d’abonnés, propose entre autres un « Volta ao Mundo em 48 Receitas ».

Quant à acquérir le coup de main, faites un tour sur la chaîne « Cozinha de Xana » au 41.500 abonnés, où durant cinq minutes, vous allez tout apprendre. Pour les recettes utilisant du lait concentré, voyez Outre-Manche où la Natas do Céu est parfois revisitée façon cheesecake.

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