Navalny oui, Assange non

On comprend les officiels européens qui ne cessent de réclamer la libération immédiate et inconditionnelle d’Alexis Navalny, l’opposant russe. Mais pourquoi se taire en ce qui concerne Julian Assange ?

Alexis Navalny lors d'un de ses nombreux procès à Moscou. Foto: Evgeny Feldman / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Selon des témoins, l’état d’Alexis Navalny, détenu dans un camp en Russie, se dégrade de jour en jour. Son épouse qui avait l’occasion de lui rendre visite, a dit qu’il avait perdu 10 kg en l’espace de quelques semaines et un porte-parole de son comité de soutien a fait savoir que ses jours étaient en danger. Par conséquent, les institutions européennes réitèrent leurs appels au gouvernement russe de libérer Alexis Navalny. Etonnamment, les mêmes institutions européennes ne se sont jamais exprimées avec la même clarté auprès du gouvernement britannique en ce qui concerne Julian Assange.

Une prise de position très claire venait de la part de Dunja Mijatović, la Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil d’Europe : « Je réitère mon appel de libérer Alexis Navalny et je demande aux autorités russes de lui accorder immédiatement le plein accès aux soins médicaux en vue de la dégradation de son état de santé. Le commissariat des Droits de l’Homme estime que sa condamnation était arbitraire et déraisonnable, Navalny doit être libéré. »

Très bien. On ne peut que souscrire à cet appel. Mais pourquoi est-ce que les institutions européennes n’affichent un tel courage uniquement lorsqu’il donne l’occasion de critiquer la Russie de Poutine ? En ce qui concerne le traitement infligé à Julian Assange, traitement qualifié par les Nations Unis de « torture », les mêmes institutions européennes ne se sont pas prononcées. Aucune déclaration adressée aux gouvernements britanniques successifs de libérer immédiatement Julian Assange dont l’état de santé s’est dramatiquement détérioré pendant 9 ans de captivité totalement injuste et injustifiée. Mais puisque le régime responsable pour cette torture est un gouvernement occidental, on se tait.

L’absence de toute intervention en faveur de Julian Assange décrédibilise en partie les démarches en faveur d’Alexis Navalny. Ce « deux poids, deux mesures » jette un doute sur le côté « humaniste » de la démarche des institutions européennes en faveur d’Alexis Navalny. Un appel aux deux gouvernements britannique et russe, aurait été crédible. Là, l’Europe institutionnelle ne fait que profiter d’une occasion de faire des reproches à la Russie. Dommage.

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