Ne jamais oublier

Cuex qui prônent le retour du totalitarisme d'état, devraient se souvenir d'Oradour-sur-Glane. Foto: Dennis Nielsson / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Par Alain Million)

Une traînée de fumée noire
Brise le ciel ensanglanté
Comme autant de larmes d’enfants
Et de pères et de mères
Nuage horrible balayé d’innocence
Pluie acide brûlée d’inconscience
Le ciel des âmes se vide
Se tisse d’une toile avide
Dieu meurt de n’avoir pas aimé
Sur une terre dénudée
Une écuelle mal lavée
Une bouche privée d’amour
De soins et de liberté
Se meurt dans le silence
Ni révolte ni cri
Tout autour
Dieu meurt
Sa vie en sursis
Ils attendent
Dépouillés
Les yeux grands ouverts sur l’enfer
Aux pires instants de leur vie
De part et d’autre d’une grille
Une lourde porte
Avancez
Obéir aux ordres
Ils avancent
Deux enfants
Deux différences
Deux innocences
Le même jour à la même heure
Deux enfants pleurent
Croisent leurs mains
Et leurs regards
De l’autre côté de l’ignorance
Là où les âmes sans âme
Incendient la prestance
Des humiliés des bafoués
Deux étoiles ornées de jaune
Assassinées
Exterminées
Sur une loque déchirée
Quelques lettres
Ne jamais oublier