Niederschaeffolsheim. La vie. La vraie. (17)

Se réunir tous les jeudis pour crocheter et tricoter, va bien au delà de simplement pratiquer une activité manuelle. En dix ans d’existence, « Les Doigts de Fée » l’ont très largement démontré.

En bout de table, le bureau de l’association, avec de gauche à droite Christiane, Marguerite et Paulette. Foto: JM Claus / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Ce jeudi après-midi, la salle de la mairie de Niederschaeffolsheim est restée déserte : pas de réunion des « Doigts de Fée », pour leurs habituels travaux d’aiguilles. Les dix-neuf membres du club ont pris de l’avance sur l’horaire et se sont délocalisées dans le village voisin pour un déjeuner festif. Dix ans, ça se fête et à cette occasion, le bureau de l’association fut également honoré pour son travail.

« Ce n’était pas gagné d’avance. » se souvient Paulette, l’actuelle présidente, à l’origine des prémices de l’association avant que celle-ci quitte le giron du Club des Aînés, pour voler de ses propres ailes. Ce dont se souvient bien Marguerite, la trésorière, mais cette différenciation a profité à tout le monde, Paulette assurant la présidence des deux associations. Le maire Fernand Vierling l’a beaucoup soutenu à l’époque, et elle ne l’oublie pas. L’actuel maire Brigitte Steinmetz a rejoint le groupe avec l’idée d’y être active une fois retraitée, mais son mandat obtenu en 2020 l’occupant à temps-plein, elle ne manque pourtant jamais de passer dès qu’elle le peut, à la réunion du jeudi après-midi.

Comme le dit Nicole, membre de l’association dès le début, il n’y a jamais de vacances ! Le dit et s’en félicite, car « Les Doigts de Fée », tout comme la fête annuelle de la rue du Puits, c’est son médicament contre la dépression. Porteuse de journaux, elle a un temps connu tout le monde au village, alors une fois âgée, conserver une vie sociale et se sentir utile, ça compte d’autant plus qu’elle précise : « On est comme une famille. ».

Se sentir utile et faire société, telles sont les deux objectifs de ces dix-neuf dames, pour la plupart résidant au village, ainsi que Cléa et Charlie, deux toutes jeunes filles venant après l’école apprendre à tricoter et crocheter. Preuve que le fossé intergénérationnel n’est pas infranchissable. Autre idée reçue, l’association, bien qu’essentiellement féminine, ne l’est pas exclusivement, car Jean-Louis, le défunt conjoint de Christiane la secrétaire, y a été très actif en contribuant au support technique.

Tricoter et crocheter, ces dames l’ont toutes appris très tôt et trois d’entre-elles ont travaillé dans l’industrie textile. Leurs créations viennent pour partie de leur imagination, mais aussi des recherches faites sur internet par Cathy et Marguerite, avec très souvent des adaptations ou modifications. Les bénéfices des ventes effectuées lors du Repas des Aînés, de la Fête Paroissiale et du Marché de Noël, sont reversés à des associations impliquées dans des causes que le groupe soutient. Des dons en nature sont également faits, comme par exemple en 2017, des carrés roses de 10 cm de côté, envoyés à Paris à l’Institut Marie Curie, pour participer à la création d’un patchwork lors du « Sidaction ».

Autre action d’envergure, la confection de 500 masques en tissu, lors de la pénurie du début de la pandémie de Covid-19, est aussi à distinguer, car alors que certains les vendaient à des prix hallucinants, l’association en a fait don. Une période difficile, car le confinement a empêché la tenue des réunions du jeudi, que le maire Brigitte Steinmetz s’est empressé de reconduire, à la demande des participantes, si tôt que cela fut permis par les autorités sanitaires, mais en délocalisant dans le hall de l’Espace Sportif et Culturel avec masques et distanciation de trois mètres entre chaque personne.

Ainsi, les délocalisations ne font-elles pas peur aux membres des Doigts de Fée, qui jusqu’il y a peu, organisaient encore régulièrement des sorties. Les anniversaires sont toujours fêtés lors des réunions du jeudi, et comme le dit Christiane, personne n’est oublié. Ceci signifiant également que ces dames prennent des nouvelles les unes des autres, quand elles ne se voient pas au club. N’oublier rien ni personne, c’est ce à quoi s’attelle Christiane, qui tient scrupuleusement un registre où est résumée chaque séance. Alors, heureux dixième anniversaire aux Doigts de Fée, et merci pour cet investissement exemplaire car désintéressé !

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