Niederschaeffolsheim. La vie. La vraie. (2)

A moins de cent jours d’une Coupe du Monde des plus discutables, le FCN 1921 célébrait son centenaire avec un an de décalage, et en total décalage avec un certain football professionnel.

Des récipiendaires qui méritent très largement leurs distinctions. Foto: Jean-Marc Claus / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – La pandémie de Covid-19 a ajourné bien des manifestations publiques et des célébrations, dont celle du centenaire du club de football de Niederschaeffolsheim. Ce qui n’a pas pour autant découragé Éric Wolff, son actuel président, interviewé le 26 mars dernier pour le compte Facebook de la mairie du village.

A l’issue d’un week-end de festivités, le 15 août, ont été remises des distinctions soulignant leur engagement à 20 bénévoles sous l’égide du District d’Alsace de Football. Des marques de reconnaissance proposées par le comité du club et validées par le District, si elles répondent aux normes établies. Sans l’implication régulière de bénévoles, un club de football amateur tel que celui-ci, ne pourrait jamais exister et encore moins fonctionner.

Son budget annuel est bouclé grâce aux sponsors le plus souvent locaux, aux cotisations des licencié(e)s, aux rentrées d’argent provenant de la buvette ouverte lors des matchs, mais aussi de manifestations annuelles, telles que le « Tribe Festival » et la « Bourse aux Vêtements », les soirées dansantes « Oktoberfest » et « Années 80 ». Pour les institutionnels, la municipalité prend notamment à sa charge l’eau, l’électricité, le chauffage du club-house (pompe à chaleur) et d’éventuelles réparations, ainsi que diverses achats et dépenses d’entretien (tondeuse, arroseurs,…). Quant à la Communauté européenne d’Alsace (CeA), elle verse 5€ par licence junior, soit environ la moitié de sa valeur.

Mais la vrai richesse du club, outre les talents de ses joueurs, réside dans l’engagement de ses bénévoles sans le travail desquels tout s’effondrerait. Or, le bénévolat au FCN 1921 prenant diverses formes, vaut-il mieux être polyvalent et multitâches. Même si certain(e)s sont plus engagé(e)s dans des missions d’encadrement et d’entraînement, personne ne peut se prévaloir d’exercer une seule fonction. Éric Wolff donne d’ailleurs l’exemple en cumulant présidence et secrétariat, mais il est bien loin de s’arrêter à cela.

Lorsqu’on questionne sur son engagement Serge Gebhart, aujourd’hui âgé de 63 ans et bénévole sans discontinuer depuis 1986, il répond « Ici, c’est ma seconde famille. ». Vice-président, il fait partie de ceux qui arrivent toujours avant les autres et partent après tout le monde. Présent dans l’enceinte du stade les mardis, jeudis, samedis et dimanches, il intervient aussi d’autres jours au simple motif que « S’il y a quelque chose à faire, je suis là ! ». Hospitalisé il y a quelque temps durant quatre longues semaines, en raison de graves problèmes de santé, sa première sortie fut pour se rendre au club et… se remettre au boulot !

Jeune femme vivant à Wintershouse, Anaïs Dersé est, de par sa profession d’Auxiliaire de Vie Sociale (AVS) au service des autres la semaine, et le week-end, au service du club où du vendredi soir au dimanche après-midi, elle occupe diverses fonctions. Ne connaissant initialement rien au football, selon ses propres termes, elle s’y est initiée grâce à son conjoint Kévin Lawan, joueur et arbitre, également récompensé ce jour. Entrée au comité en 2013 sur proposition de Serge Gebhart, sensible à la nécessité de féminiser l’encadrement, elle y a trouvé sa place appréciant autant l’aspect sportif que la vie associative.

Claude Furst, âgé aujourd’hui de 57 ans, a touché ses premières balles sur l’ancien terrain en 1973, est entré dans le comité en 1985 et il fut président de 2000 à 2005, mais comme il le dit « C’est pas parce qu’on passe la main, qu’on laisse tomber le club. ». Conscient que la fonction de président n’est pas un droit, mais oblige celui qui l’exerce, il n’a de l’ambition que pour son club qu’il considère aussi comme une famille. Habitant Haguenau, il est régulièrement présent autour du terrain à Niederschaeffolsheim, et souhaite que le FCN 1921 continue à gagner pour se maintenir à son niveau, ce qui lui permettra de « rester sain » (sic).

Marlyse Schuh se qualifiant de retraitée heureuse, l’est à plus d’un titre, notamment de par son implication depuis plus de quarante années dans la vie du club, mais chez elle, c’est aussi une affaire de famille. Père président et arbitre, frère à son tour président, mari joueur, elle a fréquenté dans son enfance et jusqu’à 1979, l’ancien terrain situé en lisière de forêt direction Haguenau. Supportrice du Racing Club de Strasbourg (RCS), elle se rendait aux matchs avant de connaître son mari qui lui, est également fan des deux clubs. En charge de la buvette lors des matchs juniors, elle est multitâches comme Serge Gebhart et ne se départit jamais de son sourire.

Il y aurait bien sûr encore d’autres récipiendaires à présenter, mais pour les rencontrer en 3D, le mieux est de se rendre aux matches ! Par ailleurs, les dirigeants du FCN 1921 n’ont pas pour autant négligé de remercier toutes celles et ceux qui se dévouent semaine après semaine, pour que le football amateur vive à Niederschaeffolsheim. C’est ainsi que notamment quatre dames engagées à divers niveaux dans la vie de l’association, se sont vues mises à l’honneur, parallèlement à la remise des distinctions officielles.

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