¡No son sólo las montañas de los Pirineos…

Il n'y a pas que les Pyrénées qui nous séparent ! Il y a, entre France et Espagne, en termes de gouvernance, un écart infiniment plus grand que la Chaîne des Pyrénées.

Le luxe élyséen n'est pas tellement la tasse de thé de Pedro Sanchez... Foto: Fernando Calvo / Ministry of the Presidency.Goverment of Spain / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Jean-Marc Claus) – Annoncée préalablement à grand renfort de battage médiatique et, sitôt prononcée, encensée par la presse de révérence, la quatrième intervention télévisée d’Emmanuel Macron par temps de « covid-crise » , le 13 mars 2020, a pris des airs carrément messianiques. Mais peut-on attendre autre chose d’un pouvoir élu grâce à une phénoménale campagne de communication et d’un président-télévangél(ultralibéral)iste ?

Frappée plus durement que la France par la pandémie de Covid-19, l’Espagne fait face et le Gouvernement Sánchez est sur le pont « día a día ». Les ministres en charge des secteurs clefs s’expriment quotidiennement, comme le rapporte la presse dans des « últimas horas » diffusées en temps réel sur internet par la grande presse. On ne compte plus les interventions de Pedro Sánchez, et tous les responsables politiques ont face à eux, lors de leurs prises de parole, des vis-à-vis qui les questionnent. Oui, en Espagne, au sein de cette monarchie parlementaire, le pouvoir ne se targue pas d’une absurde et ronflante verticalité très Ancien Régime, mais s’exerce dans un rapport à l’autre infiniment plus sain.

Les Espagnol(e)s sont, selon l’Article Premier de la Constitution de 1978, des citoyen(ne)s d’un « état de droit, social et démocratique qui défend comme valeurs suprêmes de son ordre juridique la liberté, la justice, l’égalité et le pluralisme politique ». Libre à eux, de s’estimer de surcroît sujets de Sa Majesté Felipe VI, mais le pouvoir exécutif est assumé par le Gouvernement ayant à sa tête le Président du Gouvernement. Le fait que le régime espagnol soit parlementaire, comme dans la plupart des pays de l’Union Européenne, a probablement une incidence sur la manière de gouverner et de s’adresser à la population. Il serait ainsi particulièrement incongru d’imaginer, ne serait-ce qu’un seul instant, Pedro Sánchez parler de premiers de cordée ou de ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien.

L’analyse entamée dans « Confinement ou Coercition », se complète et se confirme jour après jour. Analyse qui pourrait être résumée par la formule lapidaire « ¡No son sólo las montañas de los Pirineos las que nos separan! ». Oui, il n’y a pas que les montagnes Pyrénées qui nous séparent, mais un insondable gouffre dans lequel s’abîmerait, toute éventuelle tentative de rapprochement. A l’instar de l’huile et du vinaigre, par nature non-miscibles, les deux manières de gouverner sont totalement incompatibles.

Les « últimas horas » diffusées par La Vangardia ou El Diario, pour ne citer que ces quotidiens, détonnent avec les interventions télévisées du président français et les déclarations de ses ministres. Les éléments présentés ne sont pas des éléments de langage, mais des faits expliqués. Les questions posées et les réponses données ne sont pas évasives mais précises. Alors, il ne s’agit pas ici d’accabler encore et toujours l’actuelle « gouvernance » française, pour l’heure totalement incapable de se réformer, car on ne tire pas sur un corbillard, mais de pointer une fois de plus comment les pays du Sud-Ouest de l’Europe nous montrent le chemin…

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