Non, l’Allemagne n’a toujours pas de nouveau gouvernement

Les médias sont contents. « Le SPD a accepté l’idée d’une Grande Coalition », peut-on lire partout. Mais c’est faux, il n’a accepté que l’idée de négocier.

Pendant que Martin Schulz essaie de bricoler une nouvelle Grande Coalition, les Jusos mènent une campagne contre. Foto: Jusos

(KL) – L’Europe a poussé un « ouf » de soulagement dimanche après-midi, après que le congrès national du SPD ait donné le feu vert à son patron Martin Schulz pour entamer des négociations avec la CDU/CSU en vue de la formation d’une nouvelle Grande Coalition. Mais ce « ouf » est prématuré. Car rien ne dit que le résultat de ces négociations soit validé par les adhérents du SPD qui s’exprimeront par un référendum interne. Et de nombreux indicateurs montrent qu’ils ne sont pas convaincus par un « remake » de la Grande Coalition.

Pour convaincre leurs membres, les négociateurs du SPD devront obtenir davantage que lors des « pré-négociations », mais CDU et CSU ne sont pas prêts à céder davantage de terrain au SPD. Est-ce que l’Allemagne se dirige vraiment vers une crise gouvernementale ? Si les trois partis CDU, CSU et SPD n’arrivent pas à un accord qui satisfait les adhérents du SPD, la « Grande Coalition 2.0 » ne se fera pas. C’est aussi simple que cela.

Il y a tout de même de fortes chances qu’à la fin un terrain d’entente soit trouvé, pour la simple raison que les partis traditionnels craignent avant tout des élections anticipées qui seraient entraînées par un échec de ces négociations. Actuellement, les sondages indiquent que la CDU pourrait baisser à 31% et le SPD à 18%. Donc, en cas de nouvelles élections, une « Grande Coalition » deviendrait impossible, faute de majorité.

CDU/CSU et SPD sont condamnés à réussir ces négociations. Mais le dernier mot, pour une fois, reviendra aux militants de la gauche. Les adhérents du SPD ont le pouvoir de forcer l’Allemagne à une toute nouvelle orientation politique SANS Angela Merkel ou d’accepter une nouvelle fois un compromis qui risque de coûter cher au parti. Le suspense reste entier, mais une chose est certaine : l’Allemagne n’a pas encore un nouveau gouvernement. Loin de là.

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