Normalement, ceci devrait se passer à Paris…

Une jeune start-up strasbourgeoise montre qu'on peut parfaitement réussir en province. Parfois même mieux qu'à Paris. A condition de s'y prendre avec intelligence et détermination.

Sous la chaussette "officielle", la chaussette "Ranna"... Foto: LGEF

(KL) – Alexandre Adler a le sourire. Son entreprise, « Ranna », vient de se lancer dans une aventure que l’on verrait davantage se dérouler dans la capitale, et non pas à Strasbourg. « Ranna » produit des sous-vêtements techniques, comprendre : des sous-vêtements pour sportifs de haut niveau. Avec ses partenaires, Steven Delaveau, ancien gardien de but des Pierrots Vauban, et Cédric Kanté, ancien Racingman, son équipe vient de lancer le « Ranna R-One », une chaussette floquée de manière à garantir un maintien optimal dans des chaussures de football. Une « success story » comme on aimerait voir plus souvent en Alsace.

Le CV d’Alexandre Adler traduit déjà les ingrédients de son succès. Ecole de Commerce à Rouen, Bachelor en Business International et Master en « Decision Marketing » à Paris, premières expériences professionnelles chez TF1, au Figaro et une société dans le marketing numérique – voilà une préparation digne de ce nom. « Il faut procéder étape par étape », dit Alexandre Adler qui avait investi, avec ses partenaires, une année entière pour préparer leur entrée dans le marché.

Succès ? En effet. Déjà plus de 40 footballeurs professionnels utilisent leurs produits et, puisque les clubs professionnels sont liés contractuellement à d’autres équipementiers, ils n’ont théoriquement pas le droit d’utiliser les chaussettes techniques de « Ranna ». Pas de problème. « Ils coupent les chaussettes qu’ils doivent porter et utilisent nos chaussettes en dessous. Certains vont même jusqu’à personnaliser notre produit parce qu’ils sont fiers de le porter. » Surprenant, en effet et sur la photo qui illustre cet article, vous voyez effectivement la chaussette « Ranna » en dessous d’une autre chaussette d’une autre entreprise.

Et jusqu’où vont-ils aller, ici, en province, considérant que les grandes affaires se concluent à Paris ? « Faux », répond Alexandre Adler, « ici, à Strasbourg, nous avons tous nos réseaux, nous sommes strasbourgeois et fier de l’être et nous pourrons parfaitement développer notre affaire ici. Nos ventes se font de toute manière sur Internet et donc, il vaut mieux travailler là où on se sent chez soi, au lieu d’évoluer dans un contexte que l’on ne maîtrise pas parfaitement. »

Actuellement, la petite équipe de « Ranna » est en train de lever des fonds par le « crowdfunding » : pour acquérir une machine de flocage, pour pouvoir maîtriser le processus de production le plus possible sur place. « Nous achetons les chaussettes dans des entreprises françaises et désormais, nous pourrons appliquer nous-mêmes la bande qui assure le grip, directement dans nos locaux à Strasbourg-Bischheim. A terme, cette approche nous permettra de développer d’autres produits, de les fabriquer par nos soins et ainsi, de maîtriser totalement la qualité ». Du « made in France » dans toute sa beauté. Et accessoirement, cette petite entreprise créera des emplois – et ceci commence déjà par l’embauche de la première stagiaire.

Vous avez dit « morosité ambiante » ? Que nenni ! Ces jeunes maîtrisent les outils modernes d’une entreprise du 21e siècle, ils ont pris le soin de bien étudier leur marché, ils ont trouvé le créneau où ils se distinguent par leurs produits et ils ont envie d’aller loin. Et de faire vivre l’économie au pays. « Même pendant les études, en réalité, je n’ai jamais quitté Strasbourg », dit Alexandre Adler, « c’est ici, chez moi, que j’ai envie de réussir, de grandir et d’être un acteur de la vie économique. » Avec cette attitude, ils vont y arriver. A Strasbourg, et non pas à Paris.

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