« Nos enfants naviguent entre les langues et les cultures »

Claudia Melini témoigne de l’utilité de la Section Internationale Allemande à Strasbourg, où ses enfants sont scolarisés.

Claudia Melini lutte pour le maintien de la Section Internationale Allemande à Strasbourg. Foto: privée

(Jean-Marc Claus) – Toujours à propos des menaces pesant sur la Section Internationale Allemande à Strasbourg, nous continuons à donner la parole aux personnes défendant son maintien. Claudia Melini a aimablement accepté de nous donner son témoignage. Institutrice fonctionnaire du Land Baden-Württemberg, actuellement en échange de poste à Strasbourg, mariée à un Italien rencontré à Perpignan grâce au programme Erasmus, ses deux enfants sont scolarisés en Section Internationale. Témoignage d’une mère concernée.

 « La section internationale offre à nos deux enfants, la possibilité d’apprendre à l’école dans le même cadre plurilingue, comme à la maison. Le français, l’allemand et l’italien coexistent au sein de notre famille, nos enfants naviguent entre les langues et les cultures. La section internationale leur permet la même chose. Ils apprennent en français et en allemand, et sont considérés comme locuteurs natifs dans les deux langues. L’enseignement correspond à leurs capacités linguistiques et fait qu’il s’épanouissent.

Ma fille qui est en CP, sait lire des phrases en allemand et en français, c’est impressionnant et ça la rend très fière. Mon fils, après avoir appris à lire en français et en allemand, a appris pratiquement tout seul à lire en italien : il était déjà habitué aux différences de prononciation des sons dans deux langues, grâce à la section internationale. Apprendre à lire la troisième langue, ne lui demandait plus qu’un petit effort.

Le très bon niveau de l’enseignement en allemand, nous permet de n’avoir aucune crainte pour leur réussite scolaire, si nous devions déménager en Allemagne. Aussi, nous ne savons pas si nos enfants vivront plus tard en France ou en Allemagne. La section internationale fait qu’ils auront le choix.

La mixité culturelle de la section internationale permet à nos enfants d’être en contact avec d’autres langues, d’autres cultures. Ils ont des amis français, allemands, brésiliens, anglais, chinois, irlandais et bien plus. Naturellement, ils s’ouvrent ainsi aux autres cultures, ce qui est enrichissant pour eux et pour nous.

Sans la section internationale allemande nous perdrions beaucoup. Nos enfants perdraient leurs amis non germanophones, qui ne seraient plus en classe avec eux. La mixité culturelle, que nous avons aussi choisi en inscrivant nos enfants en internationale, disparaîtrait. Nos enfants ne pourraient plus profiter du même niveau d’enseignement en allemand. Nous craignons qu’au lieu de progresser, ils feraient du surplace et que le jour où ils devraient intégrer une école en Allemagne, ils ne seraient pas à la hauteur. Enlever la section internationale, c’est enlever un enseignement de qualité, ce serait bien dommage !

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La fermeture de classes du premier degré de la Section Internationale Allemande, irait de paire avec la création d’un Lycée Franco-Allemand à Strasbourg. Pourtant, cela ne devrait logiquement pas affecter le cursus des élèves avant d’arriver à ce niveau d’étude. Par ailleurs, comme l’a expliqué précédemment Me Alice Canet, l’enseignement en sections bilingues et en sections internationales ne repose pas sur les mêmes fondamentaux. Grâce à la pétition que vous pouvez signer en cliquant ici, des négociations sont actuellement en cours. Eurojournalist continue à suivre cette affaire, d’autres articles y seront consacrés.

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