« Nous réinventons la Démocratie Locale »…

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(KL) – Samedi prochain, le 14 Octobre 2017, le « Sommet Citoyen » drainera environ 500 citoyens et élus au Conseil de l’Europe. Ce n’est pas la première fois que les élus cherchent le dialogue avec les citoyens et citoyennes. Mais en quoi cette démarche se distingue des autres tentatives d’associer la société civile au processus politique. Interview avec Chantal Cutajar, maire adjointe à la Démocratie Locale à Strasbourg..

Chantal Cutajar, pendant les dernières années, nous avons assisté aux « Forums Citoyens » des Eurodistricts à Strasbourg, Karlsruhe, Bâle et Freiburg, nous avons assisté aux « Rencontres élus-citoyens » de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau – et toutes ces belles rencontres n’ont donné aucun résultat. En quoi le « Sommet Citoyen » sera différent ?

Chantal Cutajar : Vous avez raison, dans le passé, ce dialogue n’était pas vraiment efficiace. C’est pour cette raison que nous avons élaboré une autre démarche, plus transparente, en prévoyant par exemple, un « comité d’évaluation » qui notera, entre autres, l’engagement des élus dans la démarche.

Donc, samedi, les participants à ce « Sommet Citoyen » définiront les priorités parmi les projets élaborés en amont de ce sommet et ensuite ? Ces propositions se perdront comme toujours dans des tiroirs ?

CC : Non, toute la procédure est définie. Suite à ce « Sommet Citoyen », le « Pacte de la Démocratie Locale » sera soumis au vote au Conseil Municipal de Strasbourg. En cas de vote positif, ce « pacte » engagera de manière ferme les élus et l’administration à mettre en oeuvre ces projets.

Et si jamais le Conseil Municipal n’adopte pas ce « pacte » au mois de mars 2018 ?

CC : Je ne peux même pas imaginer que des élus strasbourgeois puissent voter contre cette démarche. Même une abstention lors de ce vote constituerait un désaveu à la fois des citoyens et citoyennes et des élus engagés depuis des mois dans cette démarche. Je suis persuadée que ce « pacte » sera adopté.

Et que se passera-t-il entre le « Sommet Citoyen » et le mois de mars 2018 ?

CC : Après le « Sommet Citoyen », nous aurons une liste d’environ 30 projets émanant de la société civile organisée selon leur priorité. Ensuite, nous allons passer par une phase d’études de faisabilité. D’ailleurs, les Strasbourgeois pourront voter encore 15 jours après le « Sommet Citoyen » par internet sur le site www.strasbourg.eu.

Vous avez des projets qui vous plaisent particulièrement ?

CC : Non, les propositions concernent des domaines très différents et toutes les propositions ont été élaborées avec le plus grand soin dans les ateliers préalables où citoyens et élus avaient déjà l’occasion de s’exercer à ce nouveau type de dialogue.

Est-ce que cette nouvelle démarche constitue une réaction à l’implosion des partis traditionnels lors des dernières élections en France et ailleurs ?

CC : Non. Nous avons lancé les ateliers de préparation bien avant les dernières échéances électorales – le constat qu’il faille associer les citoyens et citoyennes dans la politique, coule de source.

Est-ce que ce « Sommet Citoyen » ne constitue pas l’aveu de l’échec des « Conseils des quartiers » ?

CC : Les « Conseils des quartiers » constituent la base philosophique de notre démarche. Mais force est de constater que ce format es dépassé, les citoyens et citoyennes souhaitent s’engager dans des projets concrets, donc, il fallait créer un nouveau format de la participation citoyenne. La présence du maire Roland Ries du début à la fin de cette démarche montre aussi que la ville soutient cette démarche à 100%.

Est-ce qu’il est encore possible de participer samedi à ce « Sommet Citoyen » ?

CC : Oui, tout à fait. Si l’inscription n’est pas obligatoire, elle est vivement recommandée sur www.strasbourg.eu et c’est sur le site de la ville que l’on pourra aussi suivre quasiment en temps réel les étapes suivantes de cette démarche qui nous conduira à ce « Pacte de la Démocratie Locale ».