« Nous tendons la main à nos jeunes, ici, pas qu’à l’autre bout du monde »

Les locaux de l’UNICEF Alsace à Strasbourg accueillent des jeunes pour 6 semaines de stage de réinsertion.

Une voie vers la réussite - la formation proposée par UNICEF. Foto: Marine Dumény

(Marine Dumény) – Priscillia et Loïc portent toute leur attention sur le cours dispensé par leur professeur bénévole. Ils font partie du programme « décrocheur »de l’UNICEF Alsace pour l’insertion professionnelle des jeunes, et arrivent de l’EPIDE (Etablissement pour l’insertion dans l’emploi). Au bout de 6 semaines de formation, ils seront prêts à être accueillis en entreprise. Aujourd’hui, au menu : un peu de savoir-vivre, et de savoir-être, en entreprise.

Une méthode qui fait ses preuves – « Depuis 5 ans, nous avons reçu 62 jeunes dans le stage. Seuls 7 n’ont pas complété leur parcours. », expose Alain Touron, directeur du Comité UNICEF de Strasbourg. Soit plus de 90% de réussite pour ce projet. Le déroulé en est simple, et efficace. Pendant 6 semaines, les élèves, sélectionnés auprès de la Mission Locale, des Apprentis d’Auteuil ou de l’EPIDE, suivent un stage de formation pour les préparer à leur insertion en entreprise. Après quoi, ils se présentent en entretien pour des CDD/CDI, et renouvellent -souvent- par la suite ce contrat. La population visée est celle ciblée par le nom du programme, les « décrocheurs ». Arrêt précoce de la scolarité, perte de lien avec le système éducatif, absence de logement… Le profil commun réside en un besoin de remettre le pied à l’étrier. Encore faut-il le trouver, cet étrier ! Alors, Alain Touron et ses bénévoles offrent cette opportunité. Après un démarchage d’entreprises pour jauger du nombre de places disponibles, le président du Comité Alsace sélectionne les jeunes, au cours d’un entretien de motivation, en fonction de ces disponibilités.

6 semaines pour une vie – En général, ils sont une dizaine. Avec la crise sanitaire, ils n’en sont plus que 5 ou 6. Priscillia et Loïc assistent aujourd’hui seuls à leur cours en raison de cas contacts dans le groupe. Jean-Thierry Daumont, leur professeur bénévole, est un militaire à la retraite. « Nous avons des retraités de toutes professions, des gens de l’Education Nationale… et beaucoup de jeunes de moins de 26 ans depuis fin 2019 », détaille Alain Touron en parlant de ses effectifs. Certains de ces bénévoles dispensent les « cours » des jeunes « décrocheurs ». Avant d’arriver à l’entretien en entreprise, Priscillia et Loïc passent par plusieurs étapes.

Tout d’abord, ils apprennent à prendre en compte leurs qualités et mettre en valeurs leurs accomplissements. « Lorsqu’ils baissent les bras, on est là pour les faire se raccrocher à cette fierté dont ils nous ont parlé et leur dire qu’ils ont donc les capacités d’y arriver », explique le président du Comité Alsace. Viennent par la suite des formations sur le savoir-vivre, l’expression écrite et orale, la préparation à l’entrée en entreprise, sur les institutions et l’administratif, mais également quelques cours d’éducation à la citoyenneté et d’histoire. Une formation PSC1 (premiers secours) est validée pendant le parcours. « C’est souvent leur premier diplôme », indique Alain Touron, « si vous pouviez voir leur fierté quand ils le reçoivent… C’est important ! ». Et de préciser que le PSC1 n’est pas « financé avec le Fond des Nations Unies, mais avec les subventions de la mairie et des collectivités comme l’Eurodistrict ». A l’issue de ces semaines de stage, c’est le monde de l’entreprise qui attend ces jeunes. Tâche à eux de profiter du rebond pour décrocher un renouvellement de contrat, dans le cas d’un CDD, ou de passer la période d’essai, pour les CDI.

L’UNICEF Alsace ne peut malheureusement faire profiter de ce programme que les jeunes de Strasbourg par manque de locaux à Colmar ou Mulhouse pour les semaines de stages. Une salle d’enseignement serait une véritable aubaine pour d’autres « décrocheurs », et encouragerait la réinsertion professionnelle dans la région.

 

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