Sommet des BRICS : nouvelles ambitions

À l’heure où les crises mondiales s’accumulent : crise du covid, crise économique ou encore crise ukrainienne, les représentants des BRICS tentent de se faire une place sur la scène internationale, décryptage :

Les dirigeants des BRICS cherchent à élargir leur union... Foto: Beto Barata / PR / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Elsa Woeffler) – Hier, le quatorzième sommet des BRICS, donc, de l’union composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, s’est ouvert à Pékin. Ce sommet présidé par le président de la Chine, Xi Jinping, réunit cinq pays qui représentent plus d’un tiers de la population mondiale. Une belle occasion pour certains dirigeants comme Poutine ou Xi Jinping afin d’asseoir leurs influences anti-occidentales. En effet, si ce sommet est très peu médiatisé par les médias occidentaux, compte tenu de la situation en Ukraine et de la présence des deux acolytes Chine et Russie, ce sommet revêt un caractère bien plus important qu’il ne parait, puisque c’est la première réunion de ces pays avec la Russie depuis l’agression russe de l’Ukraine, le 24 février dernier. Ainsi, le fil rouge de ce forum est « coopération », afin d’éviter une nouvelle couche de crise, notamment alimentaire, mais également élargissement, afin de s’ouvrir davantage sur la scène internationale.

Alors que l’Occident dénoue les liens tissés au préalable avec la Russie, cette dernière souhaite se rabattre sur les BRICS et en tisser davantage avec ses camarades de ces pays. Cette association de pays existe depuis quelques années déjà, en réponse aux associations des pays occidentaux. Ces pays représentent une puissance extraordinaire : leurs économies prennent de plus en plus de place au niveau international, cependant, ils doivent et peuvent encore se développer davantage. Ces cinq économies sont vouées à connaître un développement rapide et prospère. Déjà en 2001, un économiste américain de Goldman Sachs, Jim O’Neill l’avait affirmé et 11 ans plus tard, les BRICS ont connu une croissance fulgurante et se sont fait une place sur les marchés financiers. En 2018, le poids des BRICS au sein du PIB mondial, atteignait 25,5% contre seulement 10% en 1990. Ainsi, désormais, elles totalisent un PIB de 200 000 milliards d’euros pour 3,1 milliards d’habitants, soit 42,1% de la population mondiale. Toujours dans les chiffres, cette ascension a été confirmée lors des différents classements des pays les plus puissants, réalisé chaque année par le FMI. Les pays faisant partie des BRICS comme la Chine ou encore le Brésil et l’Inde, se situent dans le Top 10.

Mais pourquoi une telle association de pays ? Si les grandes puissances occidentales se réunissent parfois seulement entre eux, certains pays non invités peuvent se sentir lésés : pas de participations aux grandes problématiques internationales, manque de considération, des paramètres qui sont entrés en ligne de compte, des années auparavant, lors de la création des BRICS. Afin de renforcer leur poids sur la scène internationale et de faire avancer leurs idées et leurs positions lors des négociations économiques, ces pays ont décidé de s’unir. Les premiers sommets se sont tenus en 2009, et se déroulent chaque année depuis. Le poids que représentent les BRICS aujourd’hui, a été démontré en 2003, par un rapport publié par deux économistes qui estiment qu’en 2040, le PIB total des BRICS devrait égaler celui du G7, à savoir des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne, du Japon, de la France ainsi que du Royaume-Uni et de l’Italie.

Actuellement, les BRICS ne comptent que cinq pays. Pourtant, les différents représentants songent à s’ouvrir davantage aux pays ayant des intérêts communs et importants, comme le Kazakhstan, le Sénégal ou encore la Thaïlande. En mai dernier, les « BRICS plus » avaient été invités pour rencontrer les cinq pays. Affaire à suivre.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste