Nouvelle année : Peter Cleiss – l‘amour du tram et d‘autres vues sur le Rhin

Ah, les ponts sur le Rhin... pourvu qu'ils faciliteront les histoires d'amour transfrontalières... Foto: Eurojournalist(e)

(Par Peter Cleiss) – Au mois de décembre 2013, les instances municipales à Strasbourg et Kehl avaient voté en faveur de la construction de la ligne D du tram strasbourgeois qui traversera le Rhin pour lier les deux villes. Au mois de février 2014, le premier coup de pelle a été donné et depuis, cela travaille dur entre le Pont de l‘Europe et le pont des chemins de fer – pour les uns, il s‘agit d‘une liaison du tram, pour les autres de l‘intégration des villes et pour encore d‘autres, de la paix dans le monde.

Un regard dans un passé lointain nous apprend beaucoup pour le présent et pour l‘avenir. Il y a longtemps, le Rhin, non-domestiqué, se frayait son chemin à travers les paysages, garni de petites iles facilement accessibles depuis les deux rives. En été, les jeunes des deux rives s‘y retrouvaient, à l‘abri des regards des adultes. La conséquences de ces rencontres peuvent se lire dans les livres de l‘état civil : l‘amour traversait le Rhin, engendrant de nombreux mariages transfrontaliers.

Vint alors Tulla – qui rectifiait le cours du Rhin et les nombreuses iles disparaissaient ou n‘étaient plus accessibles depuis les deux rives. Les rencontres de la jeunesse cessaient et on enregistrait un nombre décroissant des mariages transfrontaliers. Tulla n‘avait non seulement rectifié le Rhin, mais aussi l‘amour.

Les ponts peuvent jouer un rôle comparable à celui des iles, ils peuvent faciliter les rencontres des gens, il peuvent donner une nouvelle dimension à l‘organisation de vie nord-sud du Rhin Supérieur – la dimension est-ouest. Les ponts peuvent arrondir à nouveau notre vie sur le Rhin. Et chaque pont fait partie de ce grand projet – arrondir notre vie dans la région du Rhin Supérieur !

Le début de la construction du pont du tram entre Strasbourg et Kehl sera, un jour, considéré comme une étape importante sur le chemin vers un avenir commun et positif – j‘en suis persuadé.

La nouvelle année 2015 doit se baser sur cette impulsion et la développer. Car les gens qui se rencontrent, ont besoin d‘une langue commune !

Pendant longtemps, nous avions, sur les deux rives du Rhin, un dialecte commun qui se perd de plus en plus autant à Kehl qu‘à Strasbourg, en Pays de Bade comme en Alsace. Donc : parlons les langues que nous comprenons tous, faisons de la musique et du sport ensemble – ainsi, nous apprenons la langue du voisin en passant.

Et un jour, nous apprendrons à nouveau à nous aimer et nous allons nous marier à nouveau et ainsi, nous limiterons l‘œuvre de Tulla à la seule rectification du cours du Rhin !

C‘est-ce, chers lecteurs et lectrices d‘Eurojournalist(e), que je nous souhaite à nous et à nos enfants. Nous pourrons faire les premier pas dans cette direction en 2015. Dans ce sens – tous mes vœux pour la nouvelle année !

Cordialement votre,
Peter Cleiss