Nouvelle présidente à la CDU…

… la dernière victoire d'Angela Merkel !

Dernier brief de la cheffe à son successeur ? Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(Par Alain Howiller) – A Hambourg au congrès de la CDU, l’étreinte a été rapide, mais sincère : Angela Merkel, qui pourtant n’aime pas les contacts physiques, félicitait Annegret Kramp-Karrenbauer, déjà secrétaire générale de son parti et ancienne ministre-présidente du Land de Sarre, qui venait d’être élue présidente du parti démocrate-chrétien. Après 18 ans de « règne » la chancelière, qui, jusqu’ici, avait toujours estimé que les postes de chancelière et de chef du parti conservateur devaient être assumés par une seule et même personne, passait la main !

Désormais, les deux fonctions étaient séparées : pour autant, la nouvelle élue succèdera-t-elle à Angela Merkel lorsque cette dernière quittera la chancellerie ? Ce serait conforme à une tradition jusqu’ici respectée. Le sera -t-elle cette fois encore ?Pas sûr !L’idée de séparer les deux fonctions fera-t-elle son chemin ? Elle a, en tous les cas, été relancée par Ursula von der Leyen, ministre de la défense, à laquelle Merkel avait pensé, un temps, pour lui succéder à la chancellerie. Von der Leyen qui a peut-être encore quelque espoir pour le poste de chancelière ou qui a voulu se venger d’avoir été évincée de cette perspective, a tenu à rappeler que la confusion des deux postes n’était pas obligatoire et qu’au contraire, il serait même souhaitable que les deux fonctions soient disjointes.

Une élection gagnée de justesse ! – Pour tout le monde, l’ancienne ministre-présidente de la Sarre, élue en février au secrétariat de la CDU, était la candidate d’Angela Merkel dont elle était proche et dont elle avait encore soutenue la politique -y compris migratoire- à Hambourg ! Un soutien qui a failli lui coûter cher puisqu’elle n’a été élue qu’au deuxième tour du scrutin par 51,7% des voix des 1001 congressistes réunis dans la cité hanséatique.

Au premier tour, la nouvelle présidente avait été devancée par Friedrich Merz, un homme d’affaires et ancien président de la fraction CDU du Bundestag évincé par Merkel tout comme l’avait été Wolfgang Schäuble, son soutien le plus emblématique lors du scrutin hambourgeois. L’élection d’Annegret Kramp-Karrenbauer aura sans doute été l’une des dernières victoires d’Angela Merkel qui devra faire face, en 2019, au résultat des élections élections européennes (en Mai), de trois élections régionales (en automne au Brandebourg, en Saxe et en Thuringe) sans compter le bilan du contrat de coalition CDU/CSU/SPD qui décidera -sans doute au plus tard !- du sort de la « GroKo ». Le résultat de Hambourg peut sans doute être considéré comme l’une des dernières victoires de la chancelière au pouvoir.

Ne pas se fâcher avec Merkel ! – En attendant, la nouvelle présidente de la CDU devra souder et reconstruire un parti en quasi-perdition (tout comme le SPD rival) qui n’est crédité « que » de 29% des intentions de vote dans les derniers sondages et qui rêve de retrouver les 41,6% des voix obtenues aux élections fédérales de 2013 voire -plus modestement – aux 33% obtenus en… 2017 !

Il lui faudra regagner les voix perdues au profit du parti d’extrême droite AfD. Elle devra rajeunir le parti : l’opération a déjà commencé avec la nomination au poste de secrétaire général de Paul Ziemiak, 33 ans et jusqu’ici président des jeunes (Junge Union) de la CDU. Elle aura à cœur de retrouver au sein du parti une unité bien malmenée. Elle devra aider la chancelière à préparer l’avenir, ce qui s’appelle aussi consolider l’économie, restaurer les liens avec la France, relancer l’Union Européenne et… ne pas se fâcher avec elle !

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