Objectif Palácio de São Bento

Le 30 janvier, les Portugais(es) sont appelé(e)s aux urnes, pour élire les député(e)s de la XVe législature de l’Assemblée de la République, et la campagne des législatives a démarré.

Le ciel se couvre sur le Palácio de São Bento. Foto: Métro Centré / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Afin d’anticiper et de contrer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le déroulement du scrutin au Portugal du 30 janvier, le gouvernement portugais double depuis le début de l’année, le nombre de bureaux permettant un vote anticipé. Une méthode qui avait porté ses fruits lors des présidentielles il y a un an. Entre rester sur de schémas dépassés, pour ensuite s’indigner de l’abstentionnisme en se voilant dans une fausse-dignité de tartuffe, et trouver des solutions pratiques pour faciliter le vote afin que personne n’en soit exclu, le Portugal choisit la seconde option…

Ces élections législatives anticipées ont une importance capitale pour le pays, car comme en Espagne, la droite espère reprendre la main, et en sous-main l’extrême-droite est à la manœuvre. Même si officiellement, le Partido Social Democrata (PSD) de centre-droite exclut officiellement toute coalition avec Chega à l’extrême-droite, un basculement tel que celui ayant eu lieu aux Açores en novembre 2020, n’est pas à exclure. Craignant entre autres cela, le 4 janvier, cent personnalités ont appelé par une pétition, à la création d’une majorité plurielle, sans quoi la gauche sera vaincue (sic).

Il ne s’agit pas de faire gagner la gauche pour la maintenir au pouvoir, mais de poursuivre le développement juste et durable engagé au Portugal. Cette majorité plurielle, que les signataires appellent de leurs vœux, n’aura rien d’une armée mexicaine, mais les structures démocratiques du pays aidant, elle devra mieux représenter la population et défendre l’intérêt général. Les cent signataires estiment que les avancées qu’a connu le pays depuis 2015, n’auraient pas été possibles sans une majorité parlementaire constituée du Partido Sicialista (PS), du Partido Communista Português (PCP), du Bloco de Esquerda (BE) et du Partido Ecologista Os Verdes (PEV).

Au nombre de ces cent signataires figurent le professeur d’économie politique à l’Institut Universitaire de Lisbonne Ricardo Paes Mamede, les sociologues Ana Benavente, Boaventura Sousa Santos, Manuel Lisboa et Ana Drago, l’archéologue Cláudio Torres, les journalistes Constança Cunha e Sá, Pilar del Río, Daniel Oliveira et Carlos Vargas, la poétesse Ana Luísa Amaral, les écrivains José Luís Peixoto et Mário de Carvalho, l’éditrice Bárbara Bulhosa, le compositeur António Pinho Vargas, les musiciens Mário Laginha et Vitorino, et l’architecte Álvaro Siza Vieira.

António Costa promettait au début du mois, que si le parti socialiste remportait les élections, il formerait un gouvernement plus compact de type « task force » avec pour principal objectif, la reprise économique. De son côté, Jerónimo de Sousa, leader du parti communiste, disait qu’António Costa veut des élections et non des solutions, et accuse les socialistes de vouloir obtenir une majorité absolue afin de garder les mains libres et non de défendre les intérêts du pays. Y aura-t’il moyen de trouver un chemin entre ces deux prises de position ?

D’autres partis moins connus se manifestent, notamment Ós, Cidadãos! à gauche, au centre Alternativa Democrática Nacional anciennement Partido Democrático Republicano, Ergue-te à l’extrême droite, et un tout nouveau au centre gauche nommé Volt Portugal dont nous parlerons très bientôt.

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