Oh, le beau gâteau !
L’offre et la demande, via les réseaux sociaux, de gâteaux réalisés par des non-professionnels ne fait que croître. Ce qui n’est pas sans risques...

(Jean-Marc Claus) – Avec l’arrivée des fêtes de fin d’année, les offres de « Winachtsbredele home made » se multiplient sur la toile, et pas uniquement dans l’Espace Rhénan. Il suffit de surfer sur les réseaux sociaux pour se rendre compte que ce phénomène n’est pas local. On pourrait presque l’assimiler au muguet du 1er mai, dont en France la vente publique par des particuliers, est tolérée le jour de la Fête des Travailleurs. Cependant, les bénéfices dégagés par le commerce hors taxes des gâteaux de Noël, est pour certains, beaucoup plus important que celui du muguet.
Peut-on raisonnablement, en période de crise vécue très durement par les foyers modestes, s’en prendre à celles et ceux qui se remontent les manches pour, au prix d’un travail honorable, obtenir un petit complément de revenus ? Certes non, car ces pâtissiers amateurs, ne sont pas les goldenboys de la Macronie, mais le plus souvent ceux que, sept années de politique en faveur des riches, se sont considérablement appauvris.
Certains argumentent même, qu’il n’y a pas d’absence de TVA sur la vente de leurs gâteaux, puisqu’ils s’en sont acquittés sur l’achat des matières premières. Ce qui n’est pas faux, mais fait totalement abstraction du manque à gagner, auquel doivent faire face les artisans. Et après, les mêmes s’étonnent que la boulangerie-pâtisserie de leur quartier, met la clef sous la porte ! Un raisonnement pas typiquement français, car procédant du fameux syndrome NIMBY.
Mais il y a bien pire, car si acheter des « Winachtsbredele home made » à des non-professionnels, expose à un relativement faible risque sanitaire, car ce sont des produits secs, qu’en est-il des gâteaux d’anniversaire et autres pâtisseries plus complexes, dont les offres et demandes en ligne ne font que croître ? Vouloir absolument pour son enfant, un joli gâteau d’anniversaire, quitte à le faire fabriquer par un non-professionnel, dans un environnement ne répondant pas aux normes et n’offrant aucune garantie, c’est exposer le « petit ange » à un envoi ad patres prématuré.
L’affirmation peut sembler brutale, mais au vu des pratiques alimentaires de nos concitoyens, il apparaît plus que nécessaire de rappeler que les toxi-infections alimentaires peuvent être très graves et parfois même fatales pour les fœtus, les jeunes enfants, les personnes fragilisées par certaines pathologies chroniques et les personnes âgées. Alors oui, on a connaissance de scandales survenus dans l’industrie agro-alimentaire, mais on n’entend rien pour ce qui est des pâtisseries home made vendues en ligne. Ceci pour principalement deux raisons : l’échelle de production et la chaîne du froid.
Les pâtissiers non-professionnels vendant leurs créations via les réseaux sociaux, ne produisent pas à la même échelle qu’une usine agro-alimentaire ou même une pâtisserie artisanale. Ainsi, la mise en évidence de l’origine d’une toxi-infection alimentaire, remontant au fabriquant, est-elle plus difficile. Quant à la chaîne du froid, comment prouver lorsqu’il y a eu rupture, que c’était du côté du producteur non-professionnel et non du consommateur ? Ceci sans perdre de vue, que les « clients » qui se sont fait avoir, sont toujours plus enclins à s’en prendre aux professionnels qu’aux non-professionnels. Notamment sur la toile, où les commentaires incendiaires et parfois diffamatoires, envers tel ou tel commerce, font florès et restent difficiles à contrer.
En France, les règles d’hygiène dans la restauration et les commerces alimentaires sont très précises. Or, les pâtissiers non-professionnels, ne peuvent tout simplement pas s’y conformer. Reste maintenant ouverte, la question de la responsabilité multifactorielle de l’acheteur, appâté par une alléchante offre en ligne, d’un produit à un prix défiant toute concurrence professionnelle…
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