OK, et maintenant ?

Tout ça ne pourra pas continuer comme ça. Maintenant, tout le monde doit faire un effort avant que la France ne tombe entre les mains des extrémistes.

Oui, la France a compris. Maintenant, il faut négocier au lieu de détruire le pays en essayant de le sauver... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Après ce week-end, il convient de réagir. Il est inconcevable d’instaurer une sorte « d’état d’urgence citoyen » pour les semaines et mois qui viennent, paralysant l’économie du pays, générant des violences régulières, transformant la France en un Etat réactif qui ne trouve d’autre solution que d’appliquer les habituels réflexes d’oppression. Le message original des « gilets jaunes », à savoir des revendications sociales, doit être entendu immédiatement et motiver le gouvernement à prendre des mesures faciles et rapides à mettre en œuvre. Et les « gilets jaunes » doivent réfléchir aux moyens d’éliminer de leur mouvement les éléments violents et criminels.

Les difficultés des « gilets jaunes » deviennent de plus en plus visibles – le manque de structure, l’absence d’un discours reflétant une opinion commune, et l’incapacité d’empêcher des criminels en jaune de lancer systématiquement des affrontements lors des manifestations dans la capitale et, depuis le week-end dernier, dans d’autres grandes villes de France. Ceci n’enlève rien aux exigences sociales justifiées que ce mouvement avait formulées au départ. Oui, il faut augmenter le SMIC de manière sensible, oui, il faut augmenter les retraites, oui, il faut réinstaurer l’ISF pour financer ces mesures, oui, il y a d’autres volets sociaux qu’il convient de solutionner. La demande a été entendue, et le gouvernement, s’il souhaite se maintenir en place, a intérêt à y apporter des réponses au lieu de rouler des mécaniques.

Mais il faut se méfier du discours politique que des « porte-parole » des « gilets jaunes » portent de plus en plus. Il est confus, anti-constitutionnel et inspiré par des extrémistes de tous bords qui se disputent actuellement l’influence sur ce mouvement. Les tentatives de récupération par les partis traditionnels est ridicule, les extrémistes ont déjà pris pied dans ce mouvement dont le discours politique décousu est inquiétant.

Et il serait bon que les deux camps changent de tonalité – le monde politique doit cesser avec son langage bureaucratique et technocrate d’initié, les « gilets jaunes » pourraient essayer de parler avec le même respect qu’ils attendent en retour. Car actuellement, on échange des mots, mais on ne se comprend pas.

Les « gilets jaunes » ne sont pas le peuple, ils sont une partie du peuple. Si les trois quarts des Français peuvent facilement appuyer les exigences sociales de cette partie du peuple, une infime partie des Français seulement approuve les violences, autant lors des manifestations que lors des dérapages nombreux aux barrages. Bien sûr, il y a des barrages où ça se passe bien, mais il y en a aussi où ça se passe moins bien. La violence est inadmissible dans un Etat démocratique comme moyen de faire valoir ses exigences au reste du peuple – maintenant que les portes du dialogue sont ouvertes, il convient de les franchir et de négocier de manière réaliste.

Les « gilets jaunes » pourront marquer l’Histoire de la France en « imposant » un progrès social énorme. Mais les violences doivent immédiatement cesser pour ne pas rendre ce dialogue impossible. Ce dialogue doit viser justement ce progrès social, et non pas essayer d’imposer un régime d’extrémistes (pour rappel, le Front National s’est fait copieusement financer par la Russie de Poutine…) qui lui, conduira la France à une catastrophe. Et le gouvernement est invité d’arrêter ses jeux stupides pour gagner du temps – car ce temps n’est mis à profit que par les extrémistes, ultra-nationalistes, extrême-gauche, anti-sémites, xénophobes et d’autres déjà bien présents sur le terrain.

C’est donc la raison et le dialogue qui pourraient mettre un terme à cette situation qui vire de plus en plus vers l’intenable – mais malheureusement, ni le gouvernement, ni les « gilets jaunes » ne semblent se rendre compte où ils conduisent le pays actuellement. Droit dans le mur.

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