Olaf Scholz propose des réformes européennes

Olaf Scholz propose des réformes européennes, dont le renforcement du Parlement Européen. Sera-t-il suivi ? Foto: Gzen92 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – La guerre en Ukraine a déclenché une nouvelle époque, celle de la guerre en Europe. Lors de son discours à l’Université de Prague, le chancelier allemand a proposé la mise en œuvre d’une défense aérienne européenne, une sorte d’armée européenne et la création d’un QG militaire de l’Union Européenne. De plus, il se fait fort pour changer le règlement interne des institutions européennes, notamment l’abolition de la règle de l’unanimité et il propose également d’intégrer rapidement certains candidats à l’adhésion à l’Union. Si ces réformes sont urgentes depuis des années, force est de constater que la « nouvelle Union Européenne » serait une « Union de la Guerre », capable de mobiliser des sommes pharaoniques pour mener des guerres, mais incapable d’agir pour la qualité de vie des 500 millions européens et européennes.

Pour Scholz, l’agression russe en Ukraine fait vaciller toutes nos anciennes certitudes. Du coup, il souhaite que l’Union Européenne se dote d’un système de défense aérienne européen, car un tel système commun « augmente la sécurité pour toute l’Europe », tout en étant moins onéreux et plus efficace que des solutions nationales. De plus, Scholz propose dès 2025 la création d’une force d’intervention rapide européenne en déclarant que l’Allemagne allait dispatcher 5000 soldats pour une telle troupe.

L’idée d’une « Europe de la Défense » ne pourra fonctionner qu’à condition de mettre d’abord une « Europe politique » en œuvre. Ceci nécessite l’abolition de la règle de l’unanimité et un renforcement du Parlement Européen, choses que Scholz propose également. Maintenant, il se pose la question si les 27 arriveront à se mettre d’accord sur une telle démarche.

Si plusieurs des propositions de Scholz sont plus que sensées, il est quand même triste que l’Europe se transforme non pas en une « Europe des Citoyens », mais en une « Europe militaire » prête à dépenser d’énormes sommes pour les armées et la guerre, mais non pas pour une « Europe de la Santé », une « Europe sociale » ou justement, une « Europe des Citoyens ».

On verra si l’Union Européenne suit sur cette voie et qui soutiendra les propositions faites par Scholz. Pour l’instant, nous sommes au stade des propositions et le chemin vers une Europe humaniste est encore loin.