On a tout faux

Le mic-mac autour des élections présidentielles et des candidats montre avant tout une chose – nous évoluons dans un système politique qui a fait son temps. Coller des sparadraps de suffira plus.

Nos systèmes politiques datent de l'époque avant l'invention des cabines téléphoniques. Et on le sent... Foto: François GOGLINS / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Ce qu’il se passe autour des élections en France, n’est pas un problème franco-français, mais c’est en France que ce problème devient particulièrement visible : nos systèmes politique ne sont plus d’actualité. Ces 30 dernières années, le monde a vécu des changements fondamentaux que les systèmes politiques mis en œuvre après la IIe Guerre Mondiale ne reflètent plus. Mais nous ne pourrons plus adapter les réalités d’un monde en pleine mutation à des conceptions du « pouvoir » dépassées, il convient d’adapter nos systèmes politiques à ces nouvelles réalités.

Lorsque l’on regarde les élections aux Etats-Unis, en France, aux Pays-Bas ou en Allemagne, pour ne citer que ces quatre pays, on constate tout le malaise. Une « droite » dépassée se bat contre une « gauche » de moins en moins existante, pendant que les électeurs et électrices cherchent leur salut en suivant assez aveuglement chaque nouveau « messie » qui promet de faire tout différemment. Mais il ne suffira pas de changer quelques têtes, les dysfonctionnements sont inscrits autant dans les systèmes politiques nationaux qu’européens.

Pendant les 30 dernières années, le monde a connu une « Révolution Technologique » qui bouleverse tout dans nos vies, un peu comme la « Révolution Industrielle » qui avait engendré l’urbanisation des sociétés rurales, des changements des méthodes de production, des transports, des besoins de la société. Aujourd’hui, ce n’est pas différent. Toutefois, le pouvoir en place, n’importe le pays, s’accroche à ces systèmes anachroniques qui ne correspondent plus du tout au monde d’aujourd’hui.

L’époque des idéologies est révolue - nous vivons aujourd’hui dans l’ère du savoir, de l’information disponible en trois clicks et il n’a jamais été plus facile de prendre de « bonnes » décisions basées sur des données dures, au lieu mener une politique idéologique.

Les systèmes de demain, devront obligatoirement tenir compte de ces changements. La mauvaise orientation de nos systèmes actuels se montre déjà dans le choix des candidats qui se présentent aux différentes élections. La plupart de ces candidats sont des illettrés numériques et ont du mal à comprendre ce monde d’aujourd’hui. Généralement, les candidats aux élections sont de braves soldats des appareils politiques, spécialisés en rien du tout et ayant une vue sur la vie qui est bien détachée des réalités qui sont ceux des peuples.

En restant sur les Etats-Unis, la France et l’Allemagne, on a du mal à admettre que les différents candidats soient les meilleurs éléments, les plus intègres, les plus intelligents de nos peuples. Ces candidats n’ont pas été choisis pour leurs compétences, mais pour leur travail dans les hiérarchies des appareils des partis, et, il s’agit de personnes qui disposent d’assez d’argent pour pouvoir se permettre de participer à de telles élections. Le pouvoir politique et l’argent ont toujours fait bon ménage, mais il est grand temps de changer cela.

Remplacer un tel candidat par un tel autre candidat, cela ne change pas le problème de fond. Désormais, les décisions devraient être prise par des assemblés d’experts de la matière concernée, non pas par un « Führer », mais par un groupe d’expert représentatif. Les experts qui feraient partie de telles structures de décision, devraient être désignés par des universités, des organisations de la société civile, les organisations professionnelles. Les parlements, eux, ne devraient avoir qu’un pouvoir de contrôle démocratique – tout en laissant la main libre aux experts qui savent de quoi ils parlent.

Des décisions politiques prises par des experts ? - N’est-ce pas trop élitiste ? Non, car il s’agirait d’un « élitisme intellectuel » – aujourd’hui, nous évoluons dans un « élitisme financier » qui n’a rien à voir avec les capacités ou qualités des candidats. Dans ce système de « l’élitisme financier », nous sommes confrontés aux candidats où le seul choix qui reste aux électeurs et électrices, est celui d’éviter le pire.

Mais qui achèterait une voiture en effectuant un choix entre 6 voitures dont aucune ne plaît en prenant « la moins pire » ? Personne – lorsque l’on achète une voiture, on veut celle dont on a envie et dont les spécifications techniques correspondent à nos attentes. Difficile d’imaginer quelqu’un qui dit « j’ai acheté une XY – bon, elle est nulle, mais elle est la moins pire de celles que j’ai vu… » – en politique, cette attitude nous semble normale puisque nous y sommes habitués.

L’élection où il faudra mettre en œuvre un tel changement d’orientation, c’est l’élection européenne en 2019. - Pour les élections nationales cette année, il est de toute manière trop tard, mais il faut espérer de voir émerger pour 2019, des formations politiques européennes qui elles, proposeront de vraies réformes. Nous avons besoin de nouvelles formations politiques européennes, des plateformes participatives où la « génération Erasme » peut s’exprimer et contribuer concrètement aux travaux politiques.

Bien sûr, pour les vieux crocodiles qui font des pieds et des mains pour maintenir un statut quo qui les arrange bien, un tel changement sera dur. Et alors ? Actuellement, nous sommes 500 millions d’Européens et Européennes à souffrir de ces systèmes anachroniques ! Considérant qu’aucun système politique dans l’histoire de l’humanité n’ait survécu aux changements d’époques, cette fois-ci, ce ne sera pas différent.

Aujourd’hui, nous autres citoyens sont encore maîtres de notre destin. Si nous continuons à voter pour ceux qui maintiennent ces systèmes anachroniques, ce sera notre faute. Si nous avons le courage de voter enfin pour de nouvelles formations européennes, non-extrémistes et intégrant les changements des 30 dernières années, tout peut encore être sauvé. A nous de jouer !

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