« On ne badine pas avec l’Europe »

Ce sont les jeunes du Lycée Franco-Allemand à Fribourg qui interpellent les responsables politiques. Si cet appel des jeunes est émouvant, on se demande comment on a pu en arriver là.

Au DFG à Freiburg, le bon sens européen est plus marqué que chez les responsables politiques... Foto: FGodard / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Parfois, il suffit de poser les bonnes questions et c’est exactement ce que les élèves du Lycée Franco-Allemand à Fribourg ont fait. Dans leur appel « On ne badine pas avec l’Europe », ils demandent : « Non à l’Europe ! Ah bon. Et après ? Nationalisme ? Exclusion et politique d’isolement ? Stimuler la haine et fermeture des frontières ? » Avant de vouloir rassurer les jeunes en leur disant « meuh non… », il convient de faire le constat réaliste que les choses évoquées dans cette question constituent la réalité en 2017 en Europe. Et tout le monde ferait bien d’écouter ces jeunes qui craignent, à juste titre, pour leur avenir européen.

Les jeunes rappellent à qui veut bien l’entendre, les principes de base de l’Union Européenne, soulignant que cette Union se doit être le garant de la démocratie européenne et par conséquent, toute tentative de nuire à l’Union, constitue en même temps une tentative de nuire à la démocratie. C’est aussi simple que ça. Et ils posent encore les bonnes questions : « N’est-ce pas un privilège de vivre dans un pays dans lequel les principes de liberté et d’autodétermination sont ancrés dans la Constitution ? » – bien sûr, ils ont raison !

A l’adresse de tous ceux qui s’amusent actuellement à vouloir détruire l’Union Européenne, les jeunes passent un message aussi simple et clair que juste : « L’UE n’est pas parfaite. Mais elle protège la paix en Europe ». Parfois, ce sont les phrases les plus courtes qui sont les plus impressionnantes. A nous, adultes, de nous poser les bonnes questions à notre tour.

Que s’est-il passé pour que nous acceptions que nos élus mènent une politique qui fait peur aux jeunes ? Quelles erreurs ont été commises pour que les jeunes, après analyse de la situation, arrivent à la conclusion que la paix en Europe est en péril et qu’il faille lancer un appel aux adultes pour qu’ils arrêtent de casser cette union européenne pour assouvir leurs phantasmes malades de la grandeur des nations et de la supériorité d’un tel ou d’un tel peuple ?

Le timing de cet appel est bien choisi – en 2017, plusieurs grands pays européens ont des choix cruciaux à faire. La Grande Bretagne doit gérer le « Brexit » avec toutes les questions qui s’y rapportent, les Pays-Bas, la France et l’Allemagne voteront pour leurs nouveaux gouvernements et c’est effectivement le moment de rappeler à tout le monde que la voie prônée par les extrémistes, ne puisse conduire qu’à une nouvelle catastrophe. Comme disent les jeunes du Lycée Franco-Allemand à Freiburg : « la première moitié du siècle dernier peur servir comme avertissement ». Eh oui.

Nous devrions avoir honte d’avoir assisté à une évolution qui conduit les jeunes à la peur d’une nouvelle catastrophe européenne qui s’annonce de plus en plus. N’avons-nous pas appris les leçons de l’histoire ? Est-ce que c’est vraiment aux jeunes de nous rappeler les fondamentaux de l’Histoire ? L’appel des jeunes du Lycée Franco-Allemand est à prendre au sérieux. S’ils se font du souci, c’est qu’ils ont raison de le faire. Concernant notre avenir européen, une simple phrase résume tout : « Nos diversités sont des facteurs fédérateurs ». A bon entendeur. Merci, les jeunes !

Vous trouverez l’intégralité de cet appel (en 8 langues !) si vous CLIQUEZ ICI !

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