« On ne brûle pas des livres saints… »

Suède : un réfugié syrien, Ahmed A., donne une belle leçon aux fanatiques religieux de tous bords et aussi aux autorités suédoises qui semblent avoir perdu le bon sens.

Ahmed A. gab neonationalistischen Idioten wie Rasmus Paludan (hier bei einer Koran-Verbrennung) die richtige Antwort. Foto: Tobias Hellsten / ToHell / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Mais que se passe-t-il en Suède ? Est-ce que le pays scandinave tient absolument à déclencher des affrontements religieux ? Les autorités autorisent des manifestations dont elles savent que des livres saints y seront brûlés. La liberté d’expression devrait avoir des limites, là où cette liberté est employée pour stimuler la haine et la violence. A Stockholm, un réfugié syrien a donné une belle leçon de vivre-ensemble et contre un laissez-faire poussé à l’extrême.

Fin juin, une autre réfugié, un Irakien de 37 ans, avait organisé une manifestation pour d’abord marcher sur le Coran, ensuite il avait mis des tranches de lard entre les pages, pour en brûler quelques-unes à la fin. Les autorités avaient alors déclaré qu’elles avaient seulement autorisée une manifestation, mais non pas la profanation du Coran. Pourtant, elles étaient au courant de l’action menée par cet Irakien. Et ce n’était pas la seule action de ce type en Suède cette année. Un extrémiste de droite, Rasmus Paludan, avait également brûlé un Coran.

Ce week-end, une réfugié syrien, Ahmed A. avait préparé une action similaire. Il avait déclaré une manifestation devant l’ambassade d’Israël à Stockholm en annonçant vouloir y brûler des exemplaires de la Bible et de la Torah. Une nouvelle fois, les autorités ont autorisé la manifestation, sans pour autant autoriser expressément la profanation des livres saints.

Mais Ahmed A. n’avait pas l’intention de brûler la Torah et la Bible. Au contraire. « On n’a pas le droit de brûler des livres saints », disait Ahmed A. devant des manifestants qui s’attendaient à ce que l’homme mette le feu à ces livres saints. « Brûler des livres saints est contraire au Coran », expliquait l’homme, « personne n’a le droit de faire ça. »

Si la législation suédoise permet ce genre d’action en invoquant la « liberté d’expression », c’était à Ahmed A. de donner une leçon de vivre-ensemble au Suédois. Ainsi, il a déclaré « je veux montrer que la liberté d’expression a des limites qui doivent être respectées. Je veux montrer que nous devons nous respecter mutuellement, puisque nous vivons dans une même société. Si je brûlais la Torah, quelqu’un d’autre la Bible et un troisième le Coran, nous aurons la guerre ici. Je voulais montrer que ce n’est pas bien d’agir ainsi. »

Pourtant, lors de la déclaration de la manifestation, Ahmed A. avait indiqué vouloir brûler les livres saints à cette occasion, donc, les autorités étaient parfaitement au courant de ce qu’il s’y préparait. Heureusement qu’il y a encore des gens de bon sens comme Ahmed A. pour rappeler la société à l’ordre. Et la Suède devrait réfléchir pourquoi elle autorise de tels actes de haine qui en appellent d’autres. Bravo, Ahmed A. !

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