On ne gouverne pas un pays avec des postures !

Alors que d’autres pays européens, bien plus avancés en matière de démocratie, sont gouvernés par des coalitions, en France, pour beaucoup trop de politiques mais aussi de citoyens, compromis signifie compromission et coalition signifie trahison.

Où pas ? Ne serait-il pas mieux de se comporter pour une fois intelligemment et en adulte ? Foto: Michiel / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Posture, soit au sens propre « Attitude, position du corps, volontaire ou non, qui se remarque, soit par ce qu’elle a d’inhabituel, ou de peu naturel, de particulier à une personne ou à un groupe, soit par la volonté de l’exprimer avec insistance. » et au sens figuré « Attitude morale de quelqu’un avec pour synonyme comportement, ligne de conduite. »,selon l’excellent Centre de National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL). Que cela soit au sens propre comme au sens figuré, la dernière séquence électorale allant des Européennes (9 juin) au Législatives Anticipées (30 juin + 7 juillet), a charrié sont lot de postures, de la même façon qu’après un raz-de-marrée, une quantité phénoménale de décombres, d’immondices et malheureusement de cadavres, retournent vers la mer avec violence.

Le RN-ex-FN minimise ses candidatures problématiques au nombre bien plus important que les cinq doigts d’une main, levée dans on ne sait trop quelle direction, et renvoie aux lendemains qui chantent à 2027. Ce qui pourrait très facilement se produire, si les élus de l’arc républicain rejouent une fois du plus le scénario du « barrage-piège-à-con ». Trois blocs sont désormais en présence et si la « macronie » a, toutes tendances confondues, sauvé quelque peu les meubles, c’est uniquement grâce aux reports de voix.

Edouard Philippe, ex-premier ministre et potentiel candidat à la magistrature suprême, s’enferre dans un « ni-ni » digne du stade infantile du non, alors qu’en décembre dernier, il a dîné avec le diable, mais peut-être avait-il alors une très grande cuillère. Yaël Braun-Pivet, pour l’instant encore présidente de l’Assemblée Nationale, déclare benoîtement chercher une majorité avec le centre et la droite, comme si le pari gagnantdu Nouveau Front Populaire était une vue de l’esprit et la temporaire défaite du RN-ex-FN une simple poussée de fièvre sans conséquences pour le pays.

A gauche, l’omniprésence du Leader Maxi Mots, ainsi que la volonté hégémonique de La France Insoumise (LFI) au sein d’un groupe (NFP) où elle est bien loin d’avoir la majorité absolue, sont autant de freins à la création d’un gouvernement Nouveau Front Populaire (NFP), et ne parlons même pas de coalition avec d’autres parlementaires ! « Il va falloir se comporter en adulte », avait dit Raphaël Glucksmann (Place Publique), au lendemain du 7 juillet. Nous sommes loin du compte, car tant que LFI cornaquée par son son gourou « La-République-c’est-Moi », se complaira dans le « gauchisme, maladie infantile du communisme », il n’y aura aucun accord pérenne, et en cas d’accord, il faudra toujours se poser la question du « Qui entube qui ? ».

Quant au Président, passant sans transition de la configuration Louis XIV à la conformation Louis XVI, mais se prenant toujours pour Jupiter, préférant aux préoccupations immédiates de ses concitoyens, les sommets internationaux et bientôt ses olympiades personnelles, que dire si ce n’est pousser un très long soupir ? Postures, encore et toujours des postures, mais on ne gouverne pas un pays avec des postures ! Alors que d’autres pays européens, bien plus avancés en matière de démocratie, sont gouvernés par des coalitions, en France, pour beaucoup trop de politiques, mais aussi de citoyens, compromis signifie compromission et coalition signifie trahison.

Ce n’est pas avec des stupides postures de matamores et des querelles de cour d’école maternelle, que nous aurons de si tôt le postérieur extrait du roncier. Pourtant, il y a péril en la demeure et du côté de l’extrême-droite, on sait rassembler et agréger. La séquence 2024-2027, dans laquelle nous venons d’entrer, va être déterminante. Il va falloir la jouer fine et sur du velours, soit l’exact opposé des postures dont la seule fonction est de flatter l’ego de ceux qui les adoptent et bercer d’illusions ceux qui les admirent béatement.

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