Où va «Nuit debout» à Strasbourg ?

Premier soir – séduction. Troisième soir – les quatre pôles de travail se sont mis en œuvre. Hier soir - une AG décevante sans l'expression d'une finalité.

Le Président de l'Eurométropole Strasbourg en dialogue avec "Nuit debout". Qui manquait encore d'orientation. Foto: Eurojournalist(e)

(AS/KL) – Il y a dix jours, le lundi 4 avril, nous avons assisté au premier rassemblement de «Nuit debout» à Strasbourg. Et nous étions intéressés, étonnés, voire séduits. La méthode de discussion empruntée à «Occupy» et aux «Indigniados» avait fait son entrée sur la Place de la République à Strasbourg. Chacun parlait à tour de rôle, les participants acquiesçaient ou non par des gestes du langage des signes. Sur le fond, les sujets des débats étaient en gestation polyphonique, donc, une vraie richesse en perspective. On s’était, en effet, réjouit d’assister à un autre type de débat politique, loin de ce qu’on a l’habitude de suivre dans les parlements et sur les plateaux de télévision.

En milieu de semaine, avec une météo plus clémente, les débats semblaient suivre un cours normal, organisés dans les quatre pôles : «Démocratie», «Action», «Communication» et «Logistique». Déjà à ce moment-là, il n’y avait pas que des militants pour mener ce débat citoyen et démocratique, mais aussi des marginaux, canette de bière et pétard à la main, avec leurs chiens, qui venaient uniquement pour faire la fête et qui n’avaient visiblement pas cure des débats menés. La belle Place de la République avait changé de mine, ce qui a fini par révolter bon nombre de passants.

Hier, mardi 12 avril, une Assemblée Générale s’est tenue sous une pluie dense et en présence du Président de l’Eurométropole Strasbourg, Robert Hermann, venu discuter avec «Nuit debout». Une petite centaine de protagonistes prévenus de l’arrivé de Robert Hermann, souhaitaient discuter de la situation sur la Place de la République, après que l’Eurométropole eut été sollicitée par des citoyens strasbourgeois choqués par la transformation de ce lieu, considérant avec révolte les dégradations d’un lieu sacro-saint de la République avec son magnifique Monument aux Morts.

Force est de constater que les 10 jours de débats quotidiens n’ont pas encore dégagé une ligne claire de revendications, sauf dans le domaine logistique où des individus formulaient des exigences parfois saugrenues. Impossible de répondre à ces suggestions comme la mise à disposition d’un semi-remorque ou carrément d’un quart de la Place de la République comme lieu permanent du mouvement. Le comportement du Président de l’Eurométropole, ruisselant sous la pluie, la goutte au nez, était exceptionnel. Impassible, il répondit au mieux à toutes les questions, même les plus étranges. Quel courage, Monsieur Hermann, chapeau (pour la prochaine rencontre sous la pluie) !

Contenu : néant. Si, deux ou trois personnes mentionnaient la loi El-Khomri, parlant de problèmes sociaux, aucune revendication claire du mouvement dans sa globalité ne transparaissait pour autant. A croire qu’aucune contingence politique n’est totalement comprise par le gros du groupe.

Nous continuons de croire que la démarche est utile au débat politique dans le pays. A Strasbourg en tout cas, ce mouvement prend l’eau par le haut, mais aussi par le fond. Pour autant, on ne saurait le décourager, mais «  peut mieux faire… » A voir

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