Paix sociale – quand on veut, on peut

Les syndicats de la fonction publique viennent de conclure une nouvelle convention collective qui concerne les salariés de la fonction publique dans les Länder. Les salaires augmenteront de 8% !

Plus d'argent pour le travail - et le sourire revient... Foto: Vectortoons / Free Clip Art / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Les Länder allemands et les syndicats se sont mis d’accord sur une augmentation des salaires dans la fonction publique, qui concernera autant les infirmières, les éducatrices dans les crèches, les policiers et d’autres corps de métiers qui depuis des années, souffrent non seulement d’un manque de reconnaissance, mais surtout de salaires trop bas. La nouvelle convention collective marque une nouvelle étape vers plus de justice sociale.

Les salaires augmenteront en trois fois – la première augmentation intervient de manière rétroactive pour le 1er Janvier 2019 et sera de 3,2% (min. 100 € de plus), suivie par une deuxième augmentation de 3,2% le 1er Janvier 2020 (min. 90 €) et une troisième augmentation de 1,4% le 1er Janvier 2021 (min. 50 €). Donc, en trois ans, l’augmentation s’élèvera à 7,8%, avec un minimum de 240 € par salarié.

Comme c’est le cas dans les négociations entre les partenaires sociaux en Allemagne, c’est du « donnant-donnant ». Si les syndicats ont pu négocier un accord qui se situe même au-delà de leur revendication initiale (qui était de 6%), ils ont accepté une durée inhabituelle pour cette nouvelle convention collective – 33 mois. Cela permet aux collectivités de planifier leurs budgets de manière fiable, tout en intégrant le coût de cette augmentation (env. 7,3 milliards d’euros).

A noter – cette convention collective ne concerne, dans un premier temps, que les salariés de la fonction publique, mais pas (encore) les fonctionnaires. Il est prévu d’étendre successivement cette augmentation aussi aux fonctionnaires, mais les Länder vont procéder étape par étape, pour être en mesure de gérer ces dépenses supplémentaires.

Les termes « paix sociale » et « partenaires sociaux » prennent tous leur sens dans cette démarche. Les partenaires sociaux s’accordent sur une nécessité sociale (dans ce cas : augmentation sensible des salaires) et ensuite, on négocie les modalités. Comme ailleurs, on roule un peu les mécaniques, un jour de grève par-ci, une interruption des négociations par là, mais cela fait partie du rituel habituel. En fin de compte, on essaye de tenir compte des besoins de tous les partenaires sociaux et on aboutit à des compromis. Dans le cas présent, on a dépassé la revendication initiale de 2%, en permettant aux employeurs publics de planifier leurs budgets de manière fiable pendant cette période de presque trois ans. Tout le monde s’y retrouve, les salariés bénéficieront d’une augmentation sensible, et c’est ainsi qu’on y assure la paix sociale.

Le gouvernement allemand semble avoir une bonne lecture du vent qui souffle actuellement sur l’Europe. En anticipant des conflits sociaux, le gouvernement s’attaque à tous les dossiers sociaux difficiles – structures médicales et de soins, revalorisation des métiers du service public, revalorisation des retraites, mesures contre la paupérisation, hausse du salaire minimum. Est-ce une « révolution sociale par le haut » ?

Quoi qu’il en soit, les métiers des soins, premiers concernés pas cette augmentation substantielle, apprécieront. Peut-être est-il plus raisonnable d’investir dans un meilleur partage social que dans la réparation des dégâts causés par des luttes sociales ?

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste