Pardon, nous sommes dans quelle vague actuellement ?

En Allemagne, la enième vague frappe le pays. Mais cette évolution inquiétante n'empêchera pas le gouvernement de terminer « l'état d'urgence épidémique » le 25 novembre.

C'est encore la 4e ou déjà la 5e vague ? Un moment donné, on ne comptera plus... Foto: Tom Chirossel / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Feuilleter les médias allemand n’est pas un plaisir ces jours-ci. La « Une » est partout remplie d’articles sur la pandémie, chiffres, prises de position de la part des « experts » politiques, des virologues, du patronat et bon nombre de ces articles sont carrément contradictoires. Seule certitude : la « vague » actuelle, qu’il s’agit de la 4e ou de la 5e, est violente.

Ce qu’il se passe actuellement en Allemagne, est la parfaite illustration de ce qu’il se passe (ou pas) au niveau européen. Une cacophonie sans nom, des mesurettes contradictoires prises au niveau local ou régional, une impuissance absolue face à un virus qui, avec son variant Delta et ses sous-variants, gagne en vitesse.

Les boucs-émissaires, et là-dessus, les gouvernements sont presque unanimes, sont les personnes non vaccinées. Le fait que bon nombre de manifestations réservées aux personnes vaccinées et guéries se transforment en nouveaux cluster, ne semble plus intéresser. On maintient le narratif que des personnes vaccinées seraient « sûres », ce qui n’est absolument pas le cas. Au contraire : les personnes vaccinées ne se font généralement plus tester (tout comme les non-vaccinées, depuis que les tests ont été rendus payants) et un grand nombre de personnes considérées comme sûres (certifié par pass sanitaire) se baladent en étant porteurs du virus et bien entendu, en le passant à autrui.

Que va faire l’Allemagne ? - En tant que pays, l’Allemagne ne fera pas grande chose. Le 25 novembre, elle passe la responsabilité aux 16 Länder qui eux, ont 16 approches différentes face à cette pandémie qui continue à se propager. 2G, 3G, obligation vaccinale, exclusion des personnes non vaccinées, tests payants, hôpitaux déjà à la limite de leurs capacités (la célèbre « Charité » à Berlin vient de déprogrammer toutes les interventions programmables et pouvant être reportées), mais on maintient l’accès au stades de football et les marchés de Noël comme si rien n’était.

Sans stratégie européenne, ce virus a de beaux jours devant lui. Autour des fêtes, on fera ce qu’on fait depuis deux ans : on maintient la mobilité. Mais comment ça se passe aujourd’hui dans les trains ? Beaucoup de voyageurs ne mettent plus le masque correctement, tout comme dans les transports en commun, les groupes prétendument « sûrs » se comportent à nouveau comme si la pandémie était terminée et ce, à un moment où les chiffres explosent partout.

Force est de constater que tous les gouvernement on échoué avec leurs « stratégies » locales, régionales et nationales. Les pays ayant aboli toutes les mesures sanitaires, ont du rebrousser chemin. Il devient de plus en plus incompréhensible que les gouvernements refusent encore et toujours une harmonisation de leurs mesures, un combat concerté contre cette pandémie, dont la haute politique clame de bien la gérer, comme la présidente de la Commission Européenne qui a eu l’impertinence de déclarer devant le Parlement Européen que « l’Europe a très bien géré cette crise ». L’Europe n’a rien géré du tout et même à l’intérieur des pays, on n’arrive pas à se mettre d’accord sur les mesures à prendre.

Nous approchons les deux ans de cette crise pandémique. Pour l’instant, rien n’a fonctionné pour endiguer ce fléau. Au risque de nous répéter : gestes-barrières pour tout le monde, vacciné ou pas, port du masque partout où il y a du monde, tests gratuits pour tout le monde avec un schéma rapproché, autant pour les personnes vaccinées que non-vaccinées, stop à une communication culpabilisante. Mais on a beau demander que les dirigeants agissent de manière raisonnable, ils ne le feront pas. Dire qu’on arrive même pas dans une région frontalière comme la notre, à nous concerter entre voisins et à nous mettre d’accord sur des mesures communes…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste