Parlement Européen : Le processus d’adhésion de la Turquie reste gelé
La Turquie, partenaire stratégique de l’Union Européenne, est candidate pour une entrée au sein de l’Union européenne depuis 1999. Cependant, depuis quelques années, les relations entre la Turquie et l'UE sont compliquées, le Parlement s’est à nouveau prononcé.
(Elsa Woeffler) – C’est une très large majorité ayant adopté le rapport 2021 concernant la Turquie, lors de la séance plénière du Parlement Européen du 7 juin 2022. Une majorité significative, en effet, ce rapport étant adopté par 448 voix pour, 67 contre et 107 abstention. Le Parlement ne veut donc pas envisager de reprendre les négociations d’adhésion. Les députés ne peuvent justifier une modification quelconque de la position sur la suspension formelle des négociations d’adhésion de la Turquie au sein de l’Union Européenne. En effet, au cours des deux dernières années, Ankara est systématiquement revenu sur ses engagements relatifs au processus d’adhésion, bloquant tout espoir de pouvoir faire partie de l’Union Européenne.
En effet, les relations entre la Turquie et l’UE se sont détériorées au fil des années. Et pour cause : détérioration de la situation des droits de l’homme et notamment de la situation des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme ainsi que des avocats. Une détérioration qui complique l’adhésion de la Turquie, candidate depuis 1999, à l’Union Européenne. Ainsi, la Commission n’a pas mentionné la Turquie, en tant que pays candidat, lors de la présentation de sa nouvelle méthodologie d’élargissement, son adhésion est pour le moment gelée. D’ailleurs, seuls seize chapitres sur trente-cinq ont été ouverts et un seul de clôturé, démontrant les divergences présentes entre l’Union Européenne et la Turquie.
Cependant, selon le rapport, les discussions et les relations entre les deux partis tendent à s’apaiser. Selon le rapport 2021, durant l’année écoulée, la Turquie aura fait des efforts en faveur de sa propre démocratie. Le rapport salue également la volonté de la Turquie, par ses agissements en tant que médiateur dans le conflit russo-ukrainien, même si ce rôle à échoué. Ainsi, la Turquie applique la même politique étrangère que l’Union Européenne, s’alignant complètement avec les décisions de l’Union Européenne et de l’OTAN. Une démonstration forte de la part des Turcs, alors que ceux-ci s’éloignent dangereusement des valeurs démocratiques européennes depuis la tentative du coup d’état de 2016. Egalement, la ratification récente des accords de Paris, laisse entr’apercevoir une possible collaboration entre l’UE et la Turquie, sur la politique climatique. Les députés saluent donc les efforts fournis par la Turquie mais restent, malgré tout, sur la position de geler le processus d’adhésion du pays.
Si pourtant, les députés européens soulignent les efforts turcs, certaines décisions prises par le gouvernement turc sont toutefois difficile à comprendre. En effet, malgré l’alignement sur la politique européenne concernant la guerre en Ukraine, la Turquie a récemment menacé de bloquer l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN. Cette décision rappelle indirectement les intérêts portés par Ankara, l’un des interlocuteurs principaux entre Kiev et Moscou.
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