Pas de changement sur le marché de l’emploi badois

Les premiers résultats de l'intégration du marché de l'emploi du Rhin Supérieur sont très encourageants. Foto: Kai Littmann

(KL) – Lorsque 8420 personnes cherchent un emploi dans une région comme l’Ortenau où vivent plus de 400 000 personnes, cela frôle le plein emploi. Autrement dit : ces chiffres correspondent à un taux de chômage de 3,6%, le même que le mois précédent, le même que le mois de référence l’année dernière. Cela s’appelle une vraie stabilité. En attendant la pénurie de main d’oeuvre qualifiée qui arrivera inévitablement – la population décroissante en Allemagne étant un problème auquel il est difficile de remédier rapidement…

Toutefois, face à ces chiffres, il convient de constater que tous les acteurs du marché de l’emploi et de la formation, épaulés par de nombreux acteurs du secteur privé, comme l’Institut Franco-Allemand à Ludwigsburg, la Fondation Entente Franco-Allemande à Strasbourg, mais aussi l’Académie de Strasbourg et d’autres structures sont en train de concerter leurs efforts pour créer une situation de rêve : alléger le chômage en Alsace, tout en assurant que les entreprises badoises ne tombent pas en difficultés à cause d’un manque de main d’oeuvre.

En considérant la situation actuelle, il n’y a pas plus de chances à ce que les Allemands se mettent à produire beaucoup de bébés que de chances à ce que l’économie puisse créer de nombreux emplois en Alsace. Il faut donc partir du principe que le chômage en Alsace durera aussi longtemps que la pénurie en main d’oeuvre qualifiée en Pays de Bade. Logique que la solution se trouve dans une démarche commune et cette démarche, elle a été lancée depuis un bon moment et commence à générer des premiers succès.

Ainsi, le centre de placement transfrontalier à Kehl, tout comme les équipes mobiles des Agences allemandes et françaises, qui font le tour du Rhin Supérieur, arrivent de mieux en mieux à placer des chercheurs d’emploi dans de nouvelles positions, d’un côté du Rhin comme de l’autre. Avec les orientations stratégiques des acteurs du marché de l’emploi et avec l’ouverture pour des projets «PPP» (public-private partnership), le marché de l’emploi transfrontalier est en pleine gestation.

Cette approche franco-allemande ne traduit pas la simple volonté de «faire du franco-allemand», mais elle correspond à une nécessité vitale – l’avenir du Rhin Supérieur sera transfrontalier ou – il ne sera pas. Il faut espérer que l’on comprenne aussi dans d’autres secteurs que l’intégration franco-allemande dans la Région ne relève plus de l’altruisme, mais qu’elle constitue la seule approche qui assurera la prospérité de la région à long terme. Heureusement qu’il y ait des précurseurs comme les acteurs de ce marché de l’emploi pour montrer la voie. Aux autres de suivre.