Pas très rassurant…

L'Allemagne vient de prendre le commandement de la VJTF de l'OTAN. De la quoi ? Il s'agit de la troupe multinationale de l'OTAN qui serait la première à devoir intervenir au cas où...

La réalité des troupes multinationales - montagnes de papier, interprètes, cacophonie... Foto: NATO Allied Joint Force Command Brunssum / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Ah, les acronymes… la VJTF de l’OTAN est la « Very High Readiness Joint Task Force », une troupe d’intervention rapide composée de soldats allemands, belges, lettons, lituaniens, luxembourgeois, néerlandais, norvégiens et tchèques. Cette troupe de 11.500 soldats serait la première à devoir intervenir au cas où l’OTAN doit envoyer des troupes pour défendre le territoire des états-membre de l’OTAN. Mais est-ce que l’OTAN est au courant de l’état de l’équipement et du moral des soldats allemands ? Face à une telle « troupe d’élite », le Kremlin doit trembler…

Au moment où la guerre bat de son plein en Ukraine, l’Occident et en premier lieu l’OTAN, réfléchit quant à l’attitude à adopter, surtout dans la mesure où les états-membre baltes, la Finlande et la Pologne craignent que la guerre en Ukraine puisse s’élargir jusqu’à leurs frontières. Mais il convient d’être réaliste – cette VJTF ne fait peur à personne. Hormis les problèmes que l’on connaît des troupes multinationales (problèmes de langue, incompatibilité du matériel, manque d’entraînement), il est peu probable qu’une telle troupe de 11.500 soldats puisse vraiment peser sur une guerre comme celle en Ukraine.

Face à cette guerre, comme face à la pandémie, on continue à vouloir administrer ces problèmes. Il est vrai que c’était le tour de l’Allemagne à prendre le commandement de cette troupe, mais il est autant vrai que la Bundeswehr n’est actuellement pas en mesure de diriger une telle troupe dans des conditions réelles.

Après, avant que l’OTAN continue à mener sa politique concernant l’Ukraine, il faut peut-être se souvenir des rôles des uns et des autres. L’OTAN devrait être un instrument à disposition de la politique – et non pas le contraire. Même si les « leaders » européens continuent à se limiter aux slogans du genre « on restera aux côtés de l’Ukraine jusqu’à la fin » (c’est quoi, cette fin ?), ils devront rapidement déterminer une stratégie européenne face à cette guerre. Si l’Europe veut peser, si elle veut être forte, elle doit agir d’une voix – et pour pouvoir agir ainsi, il faut d’abord décider d’une stratégie.

Une troupe comme la VJTF, c’est bien sympathique, mais plutôt symbolique. Avec 11.500 soldats qui ne parlent pas la même langue et qui ne sont pas bien équipés, on ne gagnera pas la guerre en Ukraine.

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