«Pegida» : Nouvelles de l’extrême-droite allemande

Le nouveau chef de la "Pegida" est aussi l'ancien - Lutz Bachmann n'arrivera pas à fédérer les xénophobes en Allemagne. Foto: Screenshot / BILD

(KL) – Ils voulaient sauver l’Occident de «l’islamisation», ils voulaient déclencher un mouvement populaire xénophobe aux couleurs néonazies, ils voulaient mobiliser tous les mécontents de la politique, les laissés-pour-compte et – ils ont échoués. Quatre semaines après l’implosion de la «Pegida», ce mouvement étrange veut renaitre de ces cendres. Mais cela ne fonctionnera pas.

Après avoir démissionné suite à la publication par la BILD-Zeitung (qui ne souffre aucun soupçon d’être un quotidien de la gauche…) d’une photo le montrant déguisé en Hitler, le fondateur de la «Pegida» Lutz Bachmann est de retour. Les membres restants de ce club (l‘appellation «mouvement» ne s‘applique plus, faute d‘adhérents) l‘ont désigné comme nouveau chef de la «Pegida», mais force est de constater que la grande majorité des Allemands n’a plus envie d’entendre parler de la nécessité de sauver l’Occident. Qui lui, est menacé par tout un tas de choses, sauf par l’islamisation. Cela, même en Saxe, on a fini par le comprendre.

Lutz Bachmann, personnage étrange ayant passé plusieurs années en qualité de réfugié en Afrique du Sud pour éviter une peine de prison en Allemagne, voudrait retrouver «son» mouvement, mais voilà, ce «mouvement» n’existe plus.

Tout comme l’organisation des «dissidents» de la «Pegida», dirigée par un personnage tout aussi étrange que Lutz Bachmann – Kathrin Oertel. Qui elle, visait plus haut que son collègue en fondant un parti – la «DDFE» (Démocratie directe pour l’Europe). Mais les gens ne sont pas dupes, ils comprennent très bien ce qui se cache derrière ce nom presque sympathique. A la dernière manifestation de la «DDFE» à Dresde, une pauvre centaine de personnes se sont perdues sous la pluie saxonne – difficile de parler d’un «parti» ou d’un «mouvement».

La «Pegida» de Lutz Bachmann a trouvé un renfort en la personne d’une ancienne des eurosceptiques de l’AfD, Tatjana Festerling. Qui elle, vocifère régulièrement contre cette «conspiration entre la politique et les médias» qui conduit, selon elle, à un «affaiblissement du peuple» – une diction qui fait penser à une certaine époque du siècle dernier.

Si la «Pegida» et les organisations annexes ont échouées, cela ne veut pas dire pour autant que les idées néonazies en Allemagne auraient été éradiquées. L’implosion de cette nouvelle «ultra-droite» est uniquement due à des responsables au passé criminel ou dépourvus de tout charisme. Avec d’autres personnes plus crédibles en tète, la «Pegida» serait encore active et parlerait toujours à des milliers de personnes dans l’est de l’Allemagne qui sont proches de ces idées-là.

Il convient donc de rester vigilant – la bête n’est pas morte, elle n’avait tout simplement pas les «bons» interprètes et représentants. Le mouvement antifasciste allemand doit maintenant profiter de la situation et se structurer davantage. Et, dans la mesure du possible, approfondir les liens avec les homologues dans d’autres pays européens. Car des phénomènes comme la «Pegida», on risque d’en voir de plus en plus, non seulement en Allemagne, mais dans toute l’Europe.

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