Petite leçon d’histoire pour Donald Trump

Samand Siyabendov (à droite) était l'un des héros kurdes dans la lutte contre les nazis. Trump s'est encore trompé. Foto: Kurdşexli / Wikimedia Commons / PD

(KL) – La « justification » de Donald Trump pour le retrait des soldats et formateurs américains du nord de la Syrie, ouvrant la voie pour l’invasion turque au pays, était, comme si souvent, erronée. Hormis le fait que cette « justification » en l’an 2019 frôle le ridicule, elle est tout simplement fausse. Les Kurdes ont combattu les nazis et ce, malgré une proposition alléchante que les nazis leur avaient faite.

Dans le cadre de « l’opération Mammouth », Hitler avait promis aux Kurdes un Etat indépendant s’ils se joignaient aux Allemands qui cherchaient à gagner le contrôle sur la région pour s’ouvrir la voie aux champs de pétrole de la région. Au lieu de céder aux chants de sirènes nazis, des milliers de Kurdes ont rejoint les Alliés et, géographie oblige, ralliaient surtout l’armée russe. Si effectivement, les Kurdes n’étaient pas très nombreux en Normandie, c’est qu’ils étaient occupés à combattre les nazis sur le front de l’est.

Voici la liste des unités kurdes ayant combattu les nazis au sein de l’armée britannique :

39e compagnie kurde à Habbaniya
27e compagnie kurde à Majara
41e unité kurde à Karind
33e unité yézide à Karind
1 section de la 39e compagnie kurde à Karind
13e section kurde à Nicosie
44e unité kurde à Nicosie
44e unité kurde à Lakatamia
40e unité kurde à Famagusta

A ces unités kurdes, il convient d’ajouter les milliers et milliers de Kurdes ayant rejoint l’Armée Rouge et, évidemment, de milliers de Kurdes ont laissé leur vie sur le champ de bataille en combattant l’ennemi nazi.

Ce combat kurde est doublement admirable, à un moment où les nazis avaient fait miroiter la création d’un Etat kurde, mais même si les Kurdes en rêvaient depuis longtemps, ils ont refusé d’arriver à cet objectif au prix du soutien de l’Allemagne fasciste.

Plusieurs combattants kurdes se sont distingués pendant la IIe Guerre Mondiale, comme le colonel Samand Syabandov qui commandait une partie de l’Armée Rouge au Caucase – après la guerre, il fut distingué par l’Ordre Lénine et l’Ordre « Héros de l’Union Soviétique ».

Hormis le fait que la « justification » pour un nouveau génocide donnée par Donald Trump est historiquement fausse, il convient de souligner que le président américain a lamentablement trahi ceux qui combattaient Daesh, ceux qui se sont sacrifiés pour stopper le Califat à un moment où ni les Russes, ni les Américains, ni les troupes d’Al Assad et ni les Européens n’arrivaient à stopper l’Etat Islamique. Maintenant que Daesh a été mis, temporairement, hors état de nuire militairement, le président américain, aux yeux du monde entier, sacrifie les Kurdes et les populations civiles.

Qu’on se le dise – les Kurdes étaient bel et bien présents aux côtés des Alliés pendant la IIe Guerre Mondiale, ils se sont sacrifiés dans le combat contre le fascisme et ainsi, la trahison américaine et de la communauté internationale pèse encore deux fois plus lourd.

Il faut d’urgence que la communauté internationale intervienne pour stopper le génocide que le président-dictateur Erdogan est en train d’opérer contre les Kurdes. Ce peuple malmené par ses voisins et pendant toute l’histoire, doit être protégé. Avant qu’il ne soit radié de la carte.