Peu à peu, la Hongrie s’éloigne de l’Europe

Au fur et à mesure que la Hongrie s'approche de la Russie, elle s'éloigne de l'Europe. Ainsi, le ministre des affaires étrangères Peter Szijjarto vient de conclure un nouveau contrat de fourniture de gaz avec la Russie.

Si la Hongrie veut à nouveau se lier avec la Russie, qu'il en soit ainsi. Mais pas en tant que membre de l'Union Européenne et de l'OTAN. Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – L’Union Européenne doit faire fort pour garder un semblant de crédibilité. L’un de ses membres, la Hongrie, agit contre les intérêts européens et étend sa coopération avec Vladimir Poutine. Pire, Budapest a fait savoir que la Hongrie n’allait pas respecter le mandat d’arrêt à l’encontre du président russe émis par la Cour Pénale Internationale, un désaveu incroyable vis-à-vis de la juridiction internationale et comme une invitation à Poutine de venir se balader en toute sécurité en Hongrie. Toutefois, Viktor Orban souhaite continuer à encaisser l’argent européen, car 13,3 milliards d’euros, ce n’est pas peu. Le soutien de la Hongrie de Viktor Orban pour le criminel de guerre Poutine est insupportable. Et comme si tout cela ne suffisait pas, le chef du gouvernement hongrois a osé « mettre en garde » l’Union Européenne pour que les institutions européennes n’invalident pas l’extension du contrat de fourniture de gaz avec la Russie datant de 2021 et qui prévoit déjà la livraison de 4,5 milliards de m3 de gaz russe pour les 15 ans à venir.

Le cavalier seul de la Hongrie concernant la Russie, pour une fois même pas suivie par les autres pays du groupe des « états de Visegrad », est plus qu’irritant. Viktor Orban augmente sa contribution à la caisse de guerre du Kremlin, pendant que les autres états-membre de l’Union essayent au moins de réduire les importations de ressources énergétiques depuis la Russie, même si le succès de ces sanctions est toujours limité, puisque l’Occident les contourne assez facilement. Mais ce que fait la Hongrie, disqualifie le pays en tant que membre des institutions occidentales, comme l’UE, l’OTAN et d’autres.

Il est inconcevable qu’un état-membre de l’Union Européenne se range du côté de la Russie, tout en continuant de profiter des bienfaits de la manne européenne. Mais pour pouvoir arriver à de telles énormités, il faut un système qui le permette et le « règlement interne » de l’Union continue à être un tel système. Tant que l’Europe permet à la Hongrie de pactiser avec la Russie, celle-ci n’a aucune raison pour ne pas essayer de profiter autant de l’UE que de la Russie. Mais comment tolérer un pays au sein des organisations internationales qui soutient ouvertement le pays qui pousse le monde dans la crise la plus dangereuse depuis la IIe Guerre Mondiale ?

Depuis de longues années, tout le monde se plaint de l’anachronique règle de l’unanimité qui règne dans les institutions européennes. Et elle est toujours en vigueur, ce qui veut dire dans la pratique qu’on ne peut prendre aucune décision de grande portée, dès lors un seul état-membre émet son veto. Si l’Union Européenne veut stopper son processus de désintégration, elle DOIT se réformer et ce, le plus rapidement possible, si ce n’est pas déjà trop tard.

En l’état, la Hongrie, qui bloque également l’adhésion de la Suède à l’OTAN et dont les objectifs politiques entre Poutine, Erdogan et l’Europe sont tout sauf clairs, ne peut pas rester membre de l’Union Européenne. Si l’Union européenne, si les 26 états-membre se laissent ainsi désavouer par Viktor Orban et la Hongrie, l’Union n’aura plus aucun poids politique, mais elle se ridiculiserait. Il conviendrait de suspendre la Hongrie des institutions occidentales, le temps de changer le mode de fonctionnement des institutions et bien entendu, geler l’intégralité des paiements européens à Budapest. L’Europe une « super-puissance » ? Là, on rit jaune…

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