Photographie : Bernard Guerrier – «Strange urban Faces 3.0»

Le photographe montpelliérain montre des perspectives très personnelles sur les représentations de l’homme. Dans la rue.

Le graffiti d'aujourd'hui est l'évolution des dessins muraux dans les Grottes de Lascaux. Foto: © Bernard Guerrier 2014

(Réd) – «Depuis ses débuts, l’homme a toujours essayé de représenter graphiquement ses pairs et son environnement. Cela commence dans les Grottes de Lascaux il y a 17000 ans pour ne jamais finir.» Voilà ce qui mobilise le photographe pour qu’il se mette à la recherche de ces représentations murales qui, pour Bernard Guerrier, sont devenues la continuation d’une tradition culturelle humaine. «Il y a une grande différence entre des œuvres produites sur des supports comme la toile et un graffiti. Le graffiti a quelque chose d’archaïque, on cherche à s’approprier son environnement, à laisser des traces, des marques, c’est tout à fait spirituel.»

Un graffiti spirituel ? «Evidemment», explique Bernard Guerrier, «le graffiti marque à la fois un territoire et constitue un signe de reconnaissance pour le clan, tout en étant une forme d’expression, donc de communication.» Nous, jamais on n’aurait vu tellement de choses dans un simple graffiti. «Il y a aussi la notion du temps», poursuit Guerrier, «une œuvre d’art peut durer, exister plus longtemps que son créateur. Il s’agit donc aussi d’un message que l’on laisse à ceux qui suivent».

Dans ses nombreux voyages photographiques, Bernard Guerrier a photographié des graffitis dans différents pays et cultures. «Mon endroit préféré pour ce type de photos, c’est Londres», avoue Guerrier, «à Londres, on peut lire les changements de la société anglaise sur les murs de la ville.» En effet, les graffitis y sont assez politiques, montrent le mélange de cultures et de religions qui caractérise aujourd’hui la société londonienne. «A Paris ou à Rome, le graffiti est plus artistique, l’art pour l’art, tandis que dans des villes comme Londres ou Berlin, le graffiti a une forte notion politique et exprime souvent un malaise dans la société.»

Et est-ce que lui, le photographe, le documentaliste, ne fait pas exactement la même chose en choisissant les motifs pour ses photos ? «Bien sur», sourit Guerrier, «par ce choix, j’exprime logiquement quelque chose. Mais j’ai une approche plus journalistique qu’artistique à ce sujet. Je veux montrer la variété et la diversité de cette forme d’expression artistique et politique, sans pour autant me rallier à une telle ou une telle cause. Tout ce que je veux dans ce contexte, c’est documenter comment les jeunes d’aujourd’hui s’approprient les villes dans lesquelles ils vivent. Car entre ceux qui ont dessiné sur les mur des Grottes de Lascaux et ceux qui réalisent aujourd’hui des graffitis dans les villes, il y a un lien direct. Et même si les contenus ont changé, ce besoin de s’exprimer et de laisser des traces semble être propre à l’homme.»

Une nouvelle fois, nous restons admiratifs devant l’art visuel de Bernard Guerrier dont la prochaine exposition a encore été reportée. Tant mieux pour nous et pour vous – cela nous permet de publier aujourd’hui une nouvelle série de ses œuvres. Les photos sont toutes © Bernard Guerrier 2014

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