Politiques européens et crânes rasés – même combat

En Allemagne, on enregistre une hausse des attaques xénophobes - qui puisent leur motivation dans la politique cynique de l’Union Européenne.

Des citoyens néerlandais donnent le bon exemple, en déclarant leur rue "rue sans haine". Foto: Wasily at Dutch Wikipedia / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Meuh non, diront certains, vous exagérez ! Vous ne pouvez pas comparer des politiques en costume-cravate et des xénophobes, néonazis et malades mentaux qui incendient des centres d’accueil pour réfugies ! Et si, on peut les comparer ! Car la politique cynique que mène l’Union Européenne en matière des réfugiés, constitue une invitation à ces esprits limités à se livrer à des actes violents, sachant qu’il ne sont de toute manière que rarement poursuivis. Et puisque l’Union a déclaré la guerre aux réfugiés en Afrique, en bombardant les côtes libyennes, officiellement pour combattre des passeurs criminels, mais moins officiellement pour «dissuader» les réfugiés de venir nous obliger à partager nos richesses, pourquoi les idiots en Allemagne ne lanceraient pas des cocktails Molotov sur ces centres d’accueil ? Finalement, ils ne font que reproduire à petite échelle ce que les responsables politique font au niveau européen.

Depuis plusieurs semaines, des crânes rasés manifestent, de manière de plus en plus violente, contre un centre d’accueil à Freital (ce qui se traduit en français par vallée libre, comble du cynisme…), agressant ouvertement des demandeurs d’asile en répétant toujours et toujours les mêmes âneries qu’ils entendent de la bouche des politiques européens – «le bateau est plein».

A Meißen, toujours en ex-RDA, terre particulièrement fertile pour l’ultra-droite nationaliste qui affiche clairement ses sympathies pour l’idéologie nazie, un appartement prévu pour accueillir des réfugiés a été incendié. A Berlin, des croix gammées ont été taguées sur les murs d’un centre d’accueil et la série d’actes xénophobes, plus ou moins spectaculaires, ne cesse pas.

Mais au lieu de créer des commissions d’experts chargés d’examiner les origines des violences extrémistes, les responsables feraient mieux de se rendre compte de leur responsabilité directe dans ces actes de xénophobie. Comment est-ce que les esprits simples des extrémistes pourraient-ils comprendre que ce n’est pas bien d’exercer de la violence à l’encontre de réfugiés, si les états européens les laissent crever par milliers en Méditerranée ? Le message envoyé par la politique européenne est clair – une vie de réfugié ne vaut rien par rapport à notre petit confort. C’est exactement ce que comprennent les xénophobes et néonazis qui s’attaquent aux demandeurs d’asile et aux centres d’accueil.

Tant que la politique ne témoigne pas le respect qui s’impose vis-à-vis des vies humaines qui périssent lors de la tentative d’arriver en Europe, les extrémistes ne le feront pas non plus. Pourquoi le feraient-ils ? Si le grands donnent un tel exemple de cynisme et de violence institutionnalisée, comment voulez-vous que les petits fassent la part des choses ?

Inutile de dire que les auteurs de ces violences ne sont quasiment jamais traduits en justice. Cette impunité, comparable à celle des politiques européens, ne fait qu’ajouter à la motivation des extrémistes. On peut donc partir du principe que ces attaques ne cesseront pas d’aussi tôt. Grâce à l’action lamentable de nos politiques.

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