Pour la première fois depuis 15 ans…

… le SPD dépasse la CDU/CSU dans les sondages. Et ce, exactement quatre semaines avant l’élection législative en Allemagne qui déterminera la succession d’Angela Merkel.

Olaf Scholz, candidat du SPD, semble être le seul à s'éclater dans cette campagne électorale... Foto; SPD Schleswig-Holstein / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Dans la « Maison Willy Brandt », le quartier général du SPD à Berlin, on retient la respiration. Aussi incroyable que cela paraissait encore il y a quelques semaines, le SPD vient de passer, pour la première fois depuis 15 ans (!), devant la CDU/CSU dans les sondages pour se situer maintenant à la première place des partis politiques en Allemagne. Tandis que le parti de la chancelière continue sa dégringolade, l’option d’un changement de la politique allemande se dessine de plus en plus. Même s’il ne s’agit que de sondages.

Cela ne s’était plus produit depuis 15 ans – dans l’actuel sondage RTL/n-tv, le SPD se situe à la première place avec 23% des intentions de vote, tandis que la CDU/CSU doit se contenter d’une deuxième place inhabituelle avec 22% des intentions de vote. Suivent les Verts (18%), le FDP (12%), l’AfD (10%) et Die Linke (6%).

La raison pour cette dégringolade de la CDU/CSU porte un nom : Armin Laschet. Le candidat des conservateurs accumule les gaffes et même les adhérents de son propre parti, ne seraient pas majoritaires à voter pour lui. Avant sa nomination, quasiment toutes les instances de la CDU/CSU avaient rejeté sa candidature, mais c’est la direction du parti qui, derrière des portes fermées, l’avait désigné. Une erreur qui risque de coûter le pouvoir aux conservateurs.

L’ascension des Verts a été stoppée pour la même raison. La candidate Annelena Baerbock titube entre petits scandales et déclarations maladroites et du coup, le seul candidat serein, est celui du SPD, Olaf Scholz, l’actuel vice-chancelier et ministre des finances.

A quatre semaines, jour pour jour, de cette élection qui marquera la fin de l’ère Angela Merkel, son parti ne risque pas seulement sa figure de proue, mais carrément le pouvoir.

Toutefois, la formation du nouveau gouvernement s’annonce difficile, car la prochaine coalition devra comporter au moins trois partis qui devront s’entendre sur un programme commun. Quasiment toutes les coalitions seraient possibles, si jamais les sondages devraient se confirmer : SPD-CDU/CSU-FDP, SPD-CDU/CSU-Verts ou même SPD-Verts-Die Linke.

La seule tendance qui se confirme de sondage en sondage, est que l’extrême-droite AfD ne pourra pas faire partie d’une quelconque coalition. Cette extrême-droite, bien plus virulente que l’extrême-droite dans d’autres pays européens, dispose d’un potentiel de 10% et n’arrive pas à dépasser ce seuil. Considérant que l’extrême-gauche, Die Linke, baisse également à 6%, on peut déjà conclure que par temps de crise, les électeurs et électrices allemands s’orientent davantage vers le centre, vers des « valeurs sûres » et qu’ils sont peu enclins de se lancer dans des « aventures politiques ».

Le compte à rebours a commencé, dans quatre semaines, nous aurons une première idée de la direction politique que l’Allemagne prendra pour les quatre années à venir.

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