Pour les droits des femmes au Portugal

Le combat pour les droits des femmes au Portugal doit être poursuivi sans faiblir.

Hier comme aujourd’hui, les femmes ont toujours répondu présentes, lors des moments importants de construction et de défense du Portugal. Foto: Auteur Inconnu / Wikimedia Commons / PD Portugal URAA

(Jean-Marc Claus) – En juin, lors d’une session intitulée « Le PCP et l’émancipation des femmes », le Secrétaire Général du Parti Communiste Portugais Jerónimo de Sousa, soulignait combien cette lutte séculaire, doit absolument être poursuivie au présent et à l’avenir. Notamment en combattant plus efficacement les violences domestiques, par leur détection rapide, le signalement des faits et la protection des victimes.

« Les politiques dites d’égalité des sexes sont promues par le système pour être à son service, sans répondre aux problèmes et aux discriminations auxquels, malgré tout, elles donnent une place centrale », soulignait-il, avançant alors la nécessité de « rompre avec la politique de droite des dernières décennies qui alimente une égalité factice. ». (Propos rapportés par l’agence de presse Lusa)

De son côté, la Plate-forme Portugaise pour les Droits des Femmes (PpDM), association créée en 2004 représentant le Portugal au sein du Lobby Européen des Femmes et de l’Association des Femmes d‘Europe du Sud, a également engagé la lutte sur ce terrain. En 2019, le 7 mars avait été décrété jour de deuil national, suite au 11e féminicide enregistré depuis le début de l’année. Un chiffre énorme pour un pays peuplé de 10 millions d’habitants.

Contrairement à l’Espagne, le Portugal dispose d’un arsenal législatif encore insuffisant, et par ailleurs certains jugements, à l’instar de ceux prononcés par Joaquim de Neto de Moura décrédibilisent l’institution judiciaire. Pour mémoire, afin d’appuyer ses jugements plus que machistes, ce magistrat de la Cour d’Appel de Porto, appelait à la rescousse la Bible, le Code Pénal de 1886 et la pratique de lapidation des femmes adultères dans certaines régions du monde !

Plusieurs « incidents », dont un ayant failli coûter la vie à une victime, ont conduit les autorités à lui retirer les dossiers de ce type, et le gouvernement à annoncer un renforcement de tribunaux spécialisés, afin de les rendre plus réactifs dans le traitement des affaires, comme en rendait compte Radio France International en 2019.

Mais le droit des femmes, c’est aussi le droit au travail et les droits dans le monde du travail. Ce qu’avait également souligné Jerónimo de Sousa lors de son allocution à Lisbonne. Or, le Portugal, selon un article publié en 2019 dans le quotidien Observador, est considéré par les femmes venues s’y expatrier, comme l’un des pires pays pour faire carrière, se plaçant en 41e position sur 57.

En somme, un pays où il fait bon vivre, mais au sein duquel une sorte de hiérarchie genrée régirait le monde du travail. Or, le trio de tête de ce classement réalisé par InterNations, était composé de la République Tchèque, le Bahreïn et Taïwan ! Mais le Portugal avait tout de même bien progressé, en se hissant des dernières places les années précédentes à la 41e.

Ce qui se joue avec les expatriées, compte aussi pour les autres. Depuis 2014, le Portugal impose aux entreprises publiques d‘établir des rapports sur les salaires. Mesure étendue en 2018 au secteur privé, mais dont la pandémie de Covid-19 a reporté l’application. Pourtant, beaucoup d’entre elles comptant aussi au nombre des dernières de cordées, les femmes travaillant dans des secteurs vitaux, ont répondu présentes durant la crise sanitaire, au Portugal comme partout ailleurs. Elles continuent de le faire, ne se défaussant aucunement de leurs responsabilités, dans les moments de construction et de défense du pays.

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