«Pour que les enfants éduquent leurs parents…»

Les associations ARIANA et PASSAGES organisent le 20 et 21 mai les «Journées Mix’Art» à Strasbourg – interview avec l’organisatrice Catherine Proust.

Catherine Proust, vice-présidente de l'association ARIANA, s'engage pour la jeunesse européenne. En organisant les "Journées Mix'Art". Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Catherine Proust déborde d’énergie. Cette «championne des réseaux» fait la navette entre Paris et Strasbourg pour organiser les «Journées Mix’Art» qui auront lieu les 20 et 21 mai prochains à Strasbourg. Ces «Journées Mix’Art» visent à sensibiliser les jeunes (et les moins jeunes) à l’avenir européen. Avec une approche à la fois ludique, culturelle et pédagogique. Interview.

Catherine Proust, vous organisez, avec votre association ARIANA, l’association strasbourgeoise PASSAGES et de nombreux autres partenaires, les «Journées Mix’Art» les 20 et 21 mais à Strasbourg – quel est le programme de ces deux jours ?

Catherine Proust : D’abord, le samedi 20 mai à 20 heures, nous organisons un grand concert franco-allemand à la Place du Château à Strasbourg. Il s’agit d’un concert de fusion artistique sous le thème «Du Barock au Rock» qui fera appel à tous les sens. Douze musiciens et chanteurs d’opéra, de jazz et de rock fusionneront avec des artistes de «Street Art» venus de toute l’Europe pour promouvoir le vivre-ensemble sur notre continent. Pendant le concert, une performance «Street Art» sera réalisée, avant qu’une chorale d’élèves français et allemands présenteront la Marseillaise, l’Hymne à la Joie et «Imagine» de John Lennon – ce qui donnera une très belle image des réalités transfrontalières dans cette région.

Le dimanche 21 mai, de 10 à 16 heures, un atelier participatif géant sera organisé au Lieu de l’Europe – des artistes de «Street Art» européens et alsaciens réaliseront avec des jeunes et leurs familles, une fresque collaborative d’arts urbains sous le thème «Dessine ton étoile de l’Europe» – cette fresque fera 30 mètres de longueur et sera réalisée grâce à la participation de tout le monde. Cet atelier illustrera parfaitement l’engagement en faveur de l’Europe et de l’amitié franco-allemande.

Justement, pourquoi avoir choisi Strasbourg pour ces «Journées Mix’Art» ?

CP : Nous voulons proposer une manifestation d’envergure qui puisse rayonner également dans d’autres régions d’Europe. L’ADN strasbourgeoise est résolument européenne et des valeurs comme la tolérance et le vivre-ensemble font partie depuis toujours des réalités strasbourgeoises. Notre projet peut donner un exemple et donner envie à d’autres régions d’organiser également des manifestations sur le même fil rouge. En associant artistes, jeunes, parents et enseignants à cette démarche participative, nous voulons faire en sorte à ce que les jeunes finissent par éduquer leurs parents sur les sujets européens et humanistes – en vue de l’histoire et de ses réalités transfrontalières, le choix de Strasbourg était une évidence.

Cette manifestation s’inscrit dans la perspective «Ensemble, nous pouvons changer les choses» – il s’agit donc d’une sorte d’appel à la jeunesse européenne de prendre l’avenir européen en mains ?

CP : Parfaitement ! Nous nous adressons à chaque participant de ces deux journées pour qu’ils disent «je signe mon appartenance à l’Europe» – pour une vraie construction européenne, pour la construction de la paix. Cet engagement symbolique pour une identité européenne est très significatif et ne s’arrêtera pas à ces deux journées.

Comment comptez-vous pérenniser cet élan européen et franco-allemand ?

CP : Nous allons réaliser pendant ces deux jours une vidéo et un fascicule qui sera mis à disposition des enseignants en France et en Allemagne pour qu’ils puissent les utiliser en cours et ce, à partir du primaire jusqu’aux classes terminales. Ainsi, les idées développées par les jeunes pourront circuler dans les deux pays et être approfondies autant à l’école que dans les familles.

Vous placez le vivre-ensemble européen et franco-allemand au cœur de votre action. Pensez-vous que les échanges culturels puissent rapprocher les peuples européens à un moment où la grande politique échoue ?

CP : Evidemment ! C’est dans la construction de projets culturels qu’on est à l’écoute de l’autre et la culture est un vecteur formidable pour rapprocher les peuples, leur cultures, les citoyens et citoyennes.

Vous soulignez dans votre démarche aussi l’importance de la participation citoyenne dans la construction de l’Europe – avez-vous le sentiment que cette participation citoyenne est aujourd’hui une réalité et le cas échéant, que faudrait-il faire pour que les citoyens soient davantage entendus au niveau européen ?

CP : Non, les citoyens ne sont pas encore assez concernés. Il faudra organiser davantage de manifestations comme la nôtre où les gens sont directement concernés et deviennent acteurs. Il faut que cette éducation aux valeurs européennes deviennent un effort collectif, mené autant par les parents, les enseignants et aussi les jeunes. Pour donner envie aux gens de s’engager en faveur de ces valeurs européennes, il faut leur donner la possibilité de devenir acteur, de pouvoir s’engager personnellement. C’est exactement ce que nous ferons lors de ces deux «Journées Mix’Art».

Les «Journées Mix’Art» s’inscrivent dans le cadre de «EYE 2016», le «European Youth Event» – votre vision pour un avenir européen est donc partagée ?

CP : Tout à fait et je tiens à remercier en particulier l’association strasbourgeoise PASSAGES et la ville de Strasbourg qui nous ont ouvert les portes vers d’autres partenaires qui portent avec nous cette manifestation. L’Académie de Strasbourg, l’Office Franco-Allemand de la jeunesse, la Fondation Entente Franco-Allemande, la Fondation Hippocrène et beaucoup, beaucoup d’autres soutiennent cette manifestation qui devient ainsi l’expression d’une volonté partagée d’impliquer les jeunes et leur familles dans cette construction européenne.

On s’imagine que l’organisation d’une manifestation d’une telle envergure nécessite un engagement personnel hors du commun. Quelles sont vos motivations personnelles pour vous investir ainsi dans un tel projet ?

CP : L’objectif de notre association est de promouvoir l’Union Européenne auprès de la jeunesse. J’ai eu la chance de travailler avec l’ancien Secrétaire Général de l’ONU Boutros Boutros-Ghali et nous avions alors défini les vecteurs d’approche des jeunes par la BD. Nous voulions proposer aux jeunes un vecteur qu’ils connaissent, qui leur permet de s’exprimer sur leur quotidien, que ce soit dans les cités ou dans un milieu rural. Ainsi, les jeunes peuvent s’exprimer par rapport aux problèmes qu’ils rencontrent, mais aussi par rapport à ce qu’ils attendent de l’Europe dans le monde qui est le leur…

Et vous ? Tout à fait personnellement ? Pourquoi cet engagement ?

CP : Ma mère était missionnaire dans la Fondation Albert Schweitzer et j’ai baignée déjà toute petite dans un milieu associatif, transfrontalier et ouvert. Mix’Art a été lancé en 2009 et à partir de 2011, nous avions commencé à préparer nos actions en vue du 50e anniversaire du Traité de l’Elysée signé entre la France et l’Allemagne le 22 Janvier 1963. Pour moi, c’est très simple – je veux que nous éduquions nos enfants dans cet esprit d’ouverture.

Catherine Proust – merci pour cet entretien !

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