Pour que les fêtes ne se terminent pas dans le stress

La Gendarmerie du Bas-Rhin mène actuellement une vaste opération d’information et de sensibilisation concernant l’utilisation de pétards dans les collèges de la région.

La Gendarmerie explique les dangers des pétards aux jeunes collégiens. Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(WB) – Tous les ans, c’est la même chose. A l’approche des fêtes, le commerce de pétards flurit, souvent au niveau transfrontalier. Ainsi, il n’est pas rare de voir à la fin du mois de décembre des vendeurs ambulants écouler leurs stocks en engins explosifs sur les parkings des supermarchés à Kehl ou ailleurs, proposant des pétards d’origine douteuse qu’ils vendent illégalement depuis leurs voitures. Si cela peut faire joliment «boum», ces engins ne sont pas seulement illégaux et seront confisqués lors de contrôles policiers, mais ils peuvent engendrer d’énormes risques.

Cette campagne vise plus de 9000 jeunes des classes de 4e et 3e – et elle touchera 75% des élèves dans cette catégorie d’age dans les établissements du département. Car tous les ans, on enregistre des accidents graves parmi les jeunes qui ont réussi à se procurer ces explosifs qui en partie, viennent de pays de l’est et qui comportent parfois de telles quantités de poudre noire qu’ils sont officiellement considérés comme des «armes de guerre».

Il est clair que les ados ne sont pas très réceptifs à cet age pour un discours qui détaille les différentes catégories autorisées, du genre K1, K2 ou K3, au contraire. Il faut être réaliste – parmi les jeunes, c’est «cool» d’avoir les pétards les plus forts, les plus illégaux, les plus difficiles à obtenir. L’attrait de l’interdit se rajoute et le discours qu’il faut tenir aux jeunes, doit cibler les risques énormes lors de la manipulation de ces pétards venus d’ailleurs, fabriqués sans contrôle et tout simplement dangereux.

Si l’initiative est louable, il faudra veiller à ne pas passer à côté du discours que comprennent les jeunes. Ainsi, lors du lancement de la campagne, le Préfet de la Région Stéphane Bouillon a tenu un discours aux jeunes qui pourrait provoquer le contraire de l’effet souhaité. «Vous avez beaucoup mieux à faire de votre argent de poche», a-t-il déclaré aux jeunes, «Les cinq minutes de bruit que vous allez faire ne méritent pas d’y laisser votre santé.» Pour ajouter: «Le plus dangereux, ce sont les mortiers.» On imagine facilement les élèves des 4e et des 3e gribouiller sur leur liste des achats de fin d’année : «Acheter des mortiers. Fun garanti.»

Heureusement que cette campagne s’articule autour de victimes qui ont eu des expériences dramatiques en manipulant des pétards et non pas autour de discours républicains. Pour sensibiliser les jeunes, il faut se mettre à leur niveau et se souvenir de sa propre jeunesse. Car les jeunes sont parfaitement disposés à claquer des sous pour ces «cinq minutes de bruit» (qui durent, et tout le monde le sait, non pas cinq minutes, mais minimum trois jours et nuits), mais souvent, ils ne sont pas du tout conscients du risque qu’ils encourent.

Toujours est-il que cette année encore, les gendarmes et douaniers renforceront les contrôles autour des fêtes pour confisquer ces pétards qui pourraient coûter très cher à ceux qui les manipulent. Pour que cette année, il n’y ait pas de morts et de blessés graves après les fêtes.

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