Pourquoi Donald Trump est plus dangereux qu’on ne le pense

Le fait que la justice américaine doit invalider les décrets étranges du nouveau président américain Donald Trump est déjà grave. Mais quelque chose d’autre l’est encore plus.

Même le Mount Rushmore à Légoland California se fait du soucis... Foto: mliu92 from San Mateo / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Trial and Error. Cette méthode d’apprentissage est en principe très positive. On apprend, en commettant des erreurs, comment les choses fonctionnent correctement, car les erreurs nous indiquent comment il ne faut pas faire. Et la prochaine fois, on fait mieux. Très bien. Cette méthode d’apprentissage est très adaptée pour les enfants et même dans le dressage d’animaux. On commet des erreurs jusqu’à ce qu’on sache faire les choses correctement. Mais tout devient dramatique lorsque l’un des hommes les plus puissants du monde essaie de diriger l’une des plus importantes nations du monde selon ce principe « Trial and Error ».

Bon, l’interdiction d’entrer aux Etats-Unis prononcée contre les ressortissants de 7 pays majoritairement musulmans (en excluant de cette liste les pays musulmans avec les quels Trump entretient des relations commerciales), violait la constitution américaine et a été invalidée par des juges courageux – même le recours de l’administration Trump échouait en référé. Donald Trump a fait savoir via Twitter qu’il n’est pas d’accord, tout en insultant la Justice et en montrant qu’il n’a pas tout à fait compris l’un des principes de bases de la démocratie, le partage des pouvoirs. Ou qu’il s’en fiche, ce qui ne serait pas vraiment mieux.

Mais le vrai danger de ce président ne réside pas vraiment dans ses décisions individuelles qui sont invalidées par les tribunaux, mais dans le côté imprévisible de ce président, ce qui pose la question s’il se comportera de manière aussi amateur dans d’autres situations, par exemple en ce qui concerne des questions militaires, les relations commerciales ou le racisme institutionnalisé.

Il y a des dossiers et des situations qui ne supportent pas de « Trial and Error ». Les crises mondiales, économiques, les questions de la coopération internationale, les guerres, les révolutions. Des situations où des décisions prises à la légère et de manière amateur ne peuvent plus être invalidées par les tribunaux, où il faut réagir immédiatement et où les erreurs peuvent avoir des conséquences énormes. Tous les chefs d’état ou de gouvernement des grands pays ont du faire face, ces dernières années, à des situations de crise. Attaques terroristes, implication dans des guerres, crises économiques et financières, émeutes… la liste est longue. Dans de telles situations, les chefs d’état et de gouvernements doivent être entourés par des conseillers de qualité et être en mesure de prendre des décisions intelligentes et adéquates. Donald Trump n’en est pas capable et il est entouré par des conseillers qui se situent exactement à son propre niveau et ses propres expériences politiques.

Pendant les trois premières semaines de son mandat, il n’a, heureusement, pas rencontré une telle crise mondiale et la plupart des crises qui font la « Une » actuellement, ont été fabriquées par Trump et ses amis eux-mêmes. Le président fédéral allemand Joachim Gauck avait parfaitement raison dans l’un de ses derniers messages aux Allemands (le 12 février, son successeur Frank-Walter Steinmeier sera « élu ») en disant que l’Europe a intérêt à trouver rapidement des positions communes vis-à-vis de cette nouvelle administration américaine.

Mais l’Europe retombe, comme toujours, dans ses vieux schéma comportementaux. Chaque pays cherche son propre contact privilégié avec un président qui gouverne son pays comme s’il jouait aux Légos. Ce « America first, xxx second », interprété de manière marrante dans différents vidéos néerlandaises, suisses ou même allemandes, empêche une approche européenne vis-à-vis de Trump. Comment alors l’Europe peut trouver de telles positions communes ? Les prochaines semaines promettent du suspense…

 

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