Pourquoi est-ce que Strasbourg cache son identité européenne ?

Pourquoi est-ce qu'on ne trouve pas ce genre de magasin à Strasbourg ? Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – Lorsque les visiteurs de Strasbourg cherchent une trace de l’Europe au centre-ville, ils cherchent en vain. Contrairement aux autres capitales européennes Bruxelles et Luxembourg, Strasbourg, la capitale de Noël, du Rhin Supérieur, de plein de choses, se fait très discrète en ce qui concerne son statut de capitale européenne. Mais se lamenter en continu que le siège du Parlement Européen à Strasbourg soit menacé, ne suffit pas pour pouvoir revendiquer cette identité européenne qui devrait être une évidence dans une capitale de l’Union Européenne.

Essayez d’acheter au centre-ville strasbourgeois un mug, un t-shirt, un parapluie ou un ouvre-bouteille à l’effigie du drapeau européen – vous n’en trouverez pas. Par contre, on vous propose à tout coin de rue les mêmes produits en « rot-un-wiss ». A croire que Strasbourg cherche plus à asseoir son statut de capitale alsacienne que le statut de capitale européenne. Mais ce déni européen ne risque pas de favoriser le statut européen de Strasbourg.

A Bruxelles, il y a quatre sorties de la Grande Place, l’endroit que tous les touristes visitent lors d’un séjour dans la capitale belge. N’importe la sortie que prennent les gens, au bout de 30 mètres, ils tombent sur un magasin qui ne vend que des gadgets européens. Non pas à l’effigie du Brabant Flamand, mais à l’effigie du drapeau européen. Car on y assume le statut de capitale européenne, on en est fier, on s’affiche européen. A Strasbourg, on s’affiche alsacien et pour voir l’Europe, il faut prendre le tram E et se rendre dans le « quartier européen » qui lui, se situe loin des chemins qu’empruntent les touristes.

Pourquoi nous n’avons pas de magasins « européens » comme les autres capitales européennes ? Pourquoi est-ce qu’il faut chercher le drapeau européen à la loupe au centre-ville d’une capitale européenne ? Pourquoi est-ce que les institutions européennes se limitent à des manifestations comme des « journées portes ouvertes », sans pour autant avoir un bureau d’information au cœur du centre-ville ?

L’Europe n’est pas une évidence, mais un concept actuellement sous pression, qui doit être vécu, communiqué, d’être présent. Cela commence par des choses simples, comme des magasins qui proposent ces gadgets européens, par l’ouverture d’un bureau d’information des institutions européennes au cœur de la ville. Si Strasbourg ne se met pas à assumer sa dimension européenne, il ne faudra pas s’étonner si un jour, les institutions se regrouperaient à Bruxelles.