Préjugé confirmé – les Suisses sont bourrés aux as

Le «Global Wealth Report 2014» du Groupe Allianz montre que la Suisse reste le pays le plus riche du monde. La France et l’Allemagne se situent loin derrière.

Pendant que les Suisses comptent leurs sous, les pays du Sud souffrent. Foto: FrankOWeaver / Wikimedia / CC-BY-SA 3.0

(KL) – A une époque où tout le monde soupire face aux «caisses vides», la conclusion du «Global Wealth Report 2014» réalisé par le groupe d’assurances Allianz peut surprendre. Jamais avant, la population mondiale a disposé de telles richesses, mais un autre constat indique le vrai problème – les richesses du monde sont très, très mal reparties.

En tête du peloton, et ce n’est pas vraiment une surprise, la Suisse. Les habitants de la Suisse disposent en moyenne d’un patrimoine brut de 222.027 €. En moyenne ! Par personne ! Par contre, en Inde, chaque citoyen dispose en moyenne que de 842 €. Les différences entre le monde du Nord et le monde du Sud se manifestent là.

En Europe, ce sont les Allemands qui se grattent la tête. Décrit comme le pays européen qui s’en sort le mieux des crises actuelles, les Allemands se situent en bas du classement européen avec un patrimoine brut de 63.851 € par personne, derrière la France avec 68.890 € par habitant, et même très loin de pays comme la Grande Bretagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suède, l’Irland et les autres. Même les Etats-Unis, pourtant le pays où la crise a pris ses débuts, les gens disposent en moyenne d’un patrimoine de 150.784 €.

Si on pourrait questionner la méthodologie de cette étude, qui défavorise assez logiquement les pays très peuplés comme l’Inde ou la Chine (7.610 € par habitant), d’autres pays richissimes comme le Koweit ou l’Arabie Saoudite ne faisaient pas partie de cette étude. Toutefois, les conclusions de ces chiffres indiquent très clairement le plus grand mal de notre époque – l’inégalité entre les régions du monde.

Nous, les pays du Nord, nous profitons le plus de ces inégalités et nous les soignons par nos systèmes économiques et financiers. A terme, cet état des choses oblige les pays du Sud à se retourner contre les régions qui exsanguent cette planète. En bien y regardant, ces conflits Nord-Sud ont déjà commencé et l’une des raisons pour la montée de l’extrémisme religieux et nationaliste, c’est le désespoir des jeunes générations privées d’un avenir digne.

Ce n’est pas en renforcant la surveillance de nos frontières, ce n’est pas en défendant des positions xénophobes et ce n’est pas en exploitant les ressources naturelles des pays dits pauvres, que le monde occidental arrivera à pacifier l’évolution actuelle. Le monde n’a d’autres choix que de repenser son fonctionnement solidaire – ce sera le seul moyen pour éviter de plonger le monde dans des guerres de distribution interminables.

Ces conflits ont déjà commencé et la création de la structure «BRICS» (l’union des pays Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) montre clairement que les pays à forte population, mais à faible richesse de la population, soient déterminés à se serrer les coudes pour prendre leur part du gâteau. Le monde occidental doit s’habituer à l’idée de devoir partager plus à l’avenir. Soit, il le fait volontairement, soit le monde du Sud s’organise de manière à priver le Nord des ressources vitales dont l’économie occidentale a besoin.

Le premier pas dans cette dirction a été fait par le contrat sur la fourniture de gaz naturel russe à la Chine. Dès que la construction de la nouvelle pipeline sera terminée, le monde occidental devra trouver d’autres fournisseurs qui se feront de plus en plus rare. Conséquence de cette évolution – les états BRICS connaîtront une croissance spectaculaire, tandis que le monde occidental vivra une décroissance proportionnelle.

Face à une telle évolution, on peut se poser la question s’il ne vaudrait pas mieux partager de bon gré au lieu d’attendre une «guerre économique» que le monde occidental avec son manque de ressources naturelles, ne pourra pas gagner. Mais cela demande un changement d’attitude de la part de ceux qui actuellement, profitent le plus de ces inégalités planétaires – les «marchés financiers», les banques et les 0,01% de la population mondiale qui détiennent plus que la moitié des richesses globales. Mais ces gens là vivent tellement bien sur le dos des autres et détiennent un tel pouvoir qu’un changement vers plus de solidarité internationale semble peu probable.

Vous pourrez lire l’intégralité du «Global Wealth Report 2014» si vous CLIQUEZ ICI !

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