Prix de la Paix : Les Suabes osent distinguer Edward Snowden

L’association «Die Anstifter» ont décerné le «Prix de la Paix de Stuttgart» au célèbre lanceur d’alerte. Qui lui, s’est exprimé par un duplex en direct.

Chaque distinction pour Edward Snowden augmente un peu sa sécurité. Foto: Dirk Ingo Franke / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

(KL) – Pendant que les gouvernements du monde ont détourné le regard du destin d’Edward Snowden, de peur d’une réaction américaine, la société civile n’a pas oublié celui qui avait publié les pièces à conviction démontrant l’étendue de la surveillance globale organisée par les services secrets du monde. Cet acte d’un civisme courageux lui a valu les ires des Etats-Unis qui n’appréciaient guère que l’abolition des libertés individuelles avait ainsi été rendue publique.

Depuis es publications, il vit en Russie et le refus des gouvernements européens d’accorder l’asile à celui qui a rendu un énorme service à l’humanité, constitue une honte collective pour l’Union Européenne. L’Europe, fief autoproclamé de la démocratie et des droits de l’homme, a lâchement trahi celui qui nous a ouvert les yeux. Mais au lieu de lui rendre la pareille, nos puissants ont préféré se prosterner devant les Etats-Unis, donc devant ceux qui nous ont volé nos droits individuels. Lamentable.

Lors de son intervention par écran interposé, Edward Snowden a défendu la nécessité de la «haute trahison» – lorsque la liberté et la démocratie sont menacés. Ce ne sont pas les exemples historiques qui manquent. Techniquement, la conspiration du 20 Juillet 1944 contre Hitler était un «acte illégal» (sur un plan juridique, assassiner un dictateur reste toujours un assassinat), mais personne ne se serait plaint si l’attentat sur le dictateur avait réussi. Techniquement, la mise à mort d’autres dictateurs ou terroristes comme Ousama bin-Laden représente un crime, mais il existe des moments où une telle transgression de la loi est moralement justifiée. Car le droit, lui aussi, peut être perverti pour servir les plans des dictateurs. A ce moment-là, c’est le bon sens qui doit primer, un bon sens qui avait poussé Edward Snowden de partager ses connaissances avec le monde entier, dans l’espoir de contribuer à mettre un terme à une surveillance globale qui a pris des dimensions maladives et inquiétantes.

Depuis, l’ensemble des institutions publiques a fermé les yeux devant le destin d’Edward Snowden. On le laisser moisir en Russie, pays pas exactement connu comme un rempart pour les droits de l’homme et les libertés individuelles. Le Prix Sacharov ? Pas pour Edward Snowden. Le Prix Nobel ? Pas pour Edward Snowden. D’autres distinctions ? Uniquement par des organisations de la société civile. Comme dit, une honte.

Il nous appartient donc à nous, citoyens et citoyennes, de faire en sorte à ce que Edward Snowden ne tombe pas dans les oubliettes. Il est important de maintenir l’intérêt public pour son destin, car autrement, il finira un jour entre les mains de la justice américaine, qui a ouvert la chasse sur tous ceux qui prônent la transparence, la liberté et les droits individuels, qu’ils s’appellent Edward Snowden, Bradley Chelsea Manning ou Julian Assange. Ces lanceurs d’alerte ont rendu des services inestimables à l’humanité et nous n’avons pas le droit de les abandonner à ceux qui voudraient les faire taire.

Heureusement qu’il reste des organisations courageuses comme «Die Anstifter» qui n’ont pas peur de prendre publiquement la défense d’Edward Snowden. Bravo !

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