Quand la police se trompe de cible

Lors de la 3e manifestation pour la fermeture du bar ultranationaliste et identitaire « Arcadia », l’état a déployé toute sa force. Pour protéger qui, en fin de compte ?

Heureusement qu'il reste une poignée d'antifascistes à Strasbourg - les autres semblent trouver normal que des néofascistes sèment la peur dans les quartiers. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Samedi après-midi, 14 heures. 200 manifestants se retrouvent dans le froid de la Krutenau pour manifester contre le bar identitaire exploité par les extrémistes du « Bastion Social », un groupuscule d’une ultra-droite extrémiste et violente (on rappelle que plusieurs cadors de ce « mouvement » se trouvent derrière les barreaux suite à des violences caractérisées commises sur un citoyen français de souche algérienne et un conducteur de tram). La police est là aussi. En masse. En tenue de combat. Pour éviter que quelqu’un puisse avoir l’idée de molester les extrémistes qui eux, rôdent tous les jours dans le quartier de l’Esplanade en semant le trouble dans l’ordre public.

Mais ces CRS sont censés protéger qui ? A un moment où les administrations se regardent mutuellement dans le blanc des yeux en ayant visiblement peur d’appeler un chat un chat, à un moment où les responsables cherchent des prétextes bidons pour pouvoir fermer la boutique de ceux qui s’affichent avec des drapeaux néofascistes (comme « le local n’est pas aux normes »…), la police est là. Pour, in fine, protéger ceux qui défendent les idées xénophobes, racistes et idiots des néofascistes.

Les manifestants, eux, subissent la violation de leurs droits fondamentaux. Chaque manifestant est filmé par la police, les données sont enregistrés, traitées par va savoir qui, on est fichés. Pas en fiche « S », mais probablement en fiche « A » comme antifasciste. Car être antifasciste en 2018, c’est limite criminel. Prôner la haine, commettre des actes racistes, semer la peur dans les quartiers, ça, ce n’est pas interdit. Manifester contre ce retour du fascisme, oui.

Et où sont nos élus ? Au lieu de traîner dans des réunions de grabataires qui marmonnent sur l’avenir mirobolant d’une Alsace autonome, ils feraient mieux de s’afficher avec les antifascistes qui sont les derniers à se révolter contre la présence d’un bar identitaire et extrémiste à Strasbourg. Merci Eric Schulz, merci Alain Jund, de montrer que la ville ne se fiche pas complètement de la présence de ces extrémistes dans notre ville. Et la question à Monsieur le Préfet : samedi, vous avez voulu protéger qui ? Les néofascistes dont vous refusez de fermer le bar ? La ville, de peur que cette poignée de syndicalistes et antifascistes puisse y mettre le feu ? Ou est-ce qu’à la fin, la présence de l’Arcadia ne vous dérange pas plus que ça ?

La présence de l’Arcadia est une honte pour la ville de Strasbourg. La façon dont sont traités ceux qui s’indignent contre un nouveau fascisme naissant à Strasbourg, est également honteuse. 2018. On protège des extrémistes identitaires, on poursuit ceux qui s’engagent pour une société plus humaine et humaniste. Et ça va aller jusqu’où, ça ?

1 Kommentar zu Quand la police se trompe de cible

  1. Réunion de grabataire ?!? M. Littmann, c’est avec ce genre de propos et à force de vouloir tout mélanger que l’on sombre dans l’insignifiance et le ridicule. Eurojournalist a peut être mérité mieux que cela. Dommage

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