Quand la représentativité démocratique n’est pas représentative

Voilà l'électeur type qui décidera de l'avenir politique en Allemagne... Foto: Albert Anker / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Le sociogramme de ceux qui décident jusqu’à la fin de la semaine prochaine de l’avenir politique de l’Allemagne, ne rassure guère. Car l’adhérent « moyen » du SPD a 60 ans, est un homme et vit dans l’ouest du pays. Et cela pose problème. Car après les élections générales et bien entendu, démocratiques, la décision finale de la mise en œuvre d’une Grande Coalition dépend maintenant, non pas de la totalité des Allemands, mais justement, d’hommes en âge de pré-retraite qui eux, ne représentent que marginalement les intérêts de tous les Allemands.

Parmi les 463 723 adhérents du SPD, seul un tiers sont des femmes. Etrange pour un parti qui dit lutter pour une vraie égalité hommes/femmes. Autre problème : seulement 5% des adhérents du SPD vivent dans l’est du pays qui lui, sera donc totalement sous-représenté dans ce référendum. Et 11% des adhérents du SPD seulement ont moins de 35 ans – le SPD est en train de muer en une sorte de parti pour retraités dans l’ouest du pays. Et ce sont ces gens-là qui décideront de l’avenir politique de l’Allemagne ?

Depuis le mois de septembre 2017, l’Allemagne cherche son nouveau gouvernement. Et dans toutes ces pré-négociations, négociations et votes, une chose apparaît de plus en plus clairement : il est grand temps de changer autant le fonctionnement de nos systèmes politiques que le personnel en place. L’époque des « partis populaires » est révolue ; l’avenir politique n’appartient pas à ceux qui ont toujours été là, mais à ceux qui pourront proposer quelque chose de neuf, quelque chose de crédible, quelque chose qui ne sent pas la corruption.

Il est fort possible que cette « Grande Coalition » CDU/CSU et SPD se fasse au mois de mars – mais il ne s’agira que d’une échéance reportée. En vue des contenus de ce contrat de coalition, il est évident que l’Allemagne ne peut pas s’attendre à une politique nouvelle ces prochaines années. Ce qui ouvre grand les portes aux extrémistes qui se préparent déjà pour les prochaines élections législatives en 2021.

Toute la responsabilité pour l’avenir politique de l’Allemagne se trouve donc aujourd’hui entre les mains d’hommes de 60 ans qui vivent majoritairement en Rhénanie du Nord-Westphalie. Pas très rassurant, à vrai dire.