Quand le football devient secondaire

Lors du match de qualification pour la Coupe du monde 2018 entre la République Tchèque et l’Allemagne, des « supporteurs » allemands ont affiché un comportement écœurant.

Les hooligans dépassent toutes les bornes - il va falloir réagir avec fermeté. Foto: Heptagon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(WB) – 200 hooligans allemands, selon les autorités majoritairement venus de Saxe (le fief de l’extrême-droite allemande), ont transformé le match entre la République Tchèque et l’Allemagne en une bonne raison de ne plus se rendre aux matchs de la « Mannschaft ». Gueulant « Merde au DFB » (pour des raisons qui échappent au commun des mortels, ces hooligans ont une dent après la fédération de football allemande » pendant une minute de silence pour deux fonctionnaires de la fédération tchèque décédés la semaine dernière, ces 200 hooligans ont multiplié les comportements agressifs et scandaleux, au point que l’équipe rentrait immédiatement après le coup de sifflet final dans les cabines au lieu d’aller saluer les supporteurs comme elle le fait d’habitude.

Pendant le match, le joueur du RB Leipzig Timo Werner avait ouvert dès la 4e minute le score, ce qui lui valait des insultes de la pire espèce (« fils de p… ») ainsi que les sifflements de ces « supporteurs » – la raison en était que le club de Leipzig, financé par un producteur d’une boisson énergisante avec des moyens presque illimités, n’est pas très apprécié par les « supporteurs » allemands.

Le pire allait venir quelques minutes avant la fin du match. Mats Hummels avait donné l’avantage aux siens à la 88e minute et on entendait à Prague ce cri désagréable que l’on connaît des stades allemands « Sieg ! ». Seulement, chaque « Sieg ! » était « complété » par ces 200 hooligans par un « Heil ! » et cette démonstration d’une attitude nazie, était insupportable. « Une catastrophe », disait Mats Hummels après le match, visiblement peu enclin de commenter son but ou la courte victoire de son équipe, « nous nous distançons de ces idiots qui n’ont rien à faire dans un stade de football ».

Le sélectionneur allemand Jogi Löw, lui, estime que ces hooligans aient « fait honte à toute l’Allemagne avec leur comportement scandaleux », tandis que le chef du DFB Reinhard Grindel invitait les supporteurs non-violents à « isoler ces idiots » – mais ce n’est pas aux spectateurs paisibles d’un match de football de faire le travail des forces de l’ordre. Au lieu de les encadrer pendant tout le match, les forces de l’ordre auraient mieux fait de les expulser dès les premiers incidents du stade.

En tout cas, il convient de poursuivre ces néonazis au crâne vide et de les ficher de manière à ce qu’ils ne puissent plus jamais mettre un pied dans un stade de foot. Et on se demande où ces 200 idiots avaient trouvé des places pour ce match – le DFB a déclaré qu’il avait refusé de leur vendre des billets, mais ils ont pu se procurer 200 places dans le même bloc. En attendant l’enquête, il reste le triste constat que les temps ont changé – il y a quelques années à peine, une telle manifestation néonazie dans un stade de foot aurait encore suscité des réactions bien plus virulentes. Aujourd’hui, ce genre d’incident passe dans la rubrique « faits divers ». Les néonazis allemands sont certes peu nombreux, mais ils sont agressifs et violents – il serait temps que les autorités se penchent sur cette extrême-droite, au lieu de minimiser systématiquement le danger qu’ils représentent. Ecœurant.

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