Quand l’extrême-droite s’approche du pouvoir

La session constitutive du nouveau parlement régional de la Thuringe a tourné au scandale. Le doyen du parlement, Jürgen Treutler (AfD) a carrément saboté cette session.

Les manifestations contre l'AfD n'ont pas fait bouger les lignes - on ne peut battre l'extrême-droite qu'aux urnes... Foto: Leonhard Lenz / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Le parlement régional de la Thuringe n’a toujours pas de président. Normalement, les élus auraient du élire hier la nouvelle présidence du parlement, mais cela a été empêché par le doyen de la session, Jürgen Treutler (AfD), qui a refusé toutes les motions des autres partis. Si l’AfD est le parti le plus fort dans le parlement de la Thuringe, elle ne dispose pas d’une majorité et sans partenaires, elle ne peut pas espérer participer à une coalition gouvernementale. Et puisque c’est ainsi, l’AfD bloque même la constitution du nouveau parlement qui en l’état, ne peut même pas délibérer. Après maintes interruption de la session, Jürgen Treutler a reporté cette session sans résultat à samedi. En attendant, la CDU se tourne vers la Cour Constitutionnelle du Land pour clarifier la situation.

Et là, il s’agissait « seulement » de l’élection de la présidence du parlement. Que les autres partis refusent d’élire la candidate de l’AfD, Wiebke Muhsal, est compréhensible. La dame a été condamnée pour escroquerie, après avoir triché concernant les frais de mandat. Mais en attendant, Jürgen Treutler a même refusé de laisser voter la capacité de statuer du parlement qui par conséquent, n’existe pas encore. « Putsch contre la démocratie », « Usurpation du pouvoir », « attaque contre la démocratie de l’AfD de l’intérieur », tels étaient les commentaire dépités de la part des élus des autres partis. Cela promet pour l’élection du prochain ministre-président de la Thuringe, car la constellation est très compliquée.

Si les trois autres partis présents au parlement de la Thuringe, donc la CDU, le BSW et le SPD pouvaient trouver un accord politique, ce qui est déjà très difficile en vue de l’incompatibilité du BSW avec les autres partis, une telle coalition ne disposerait que de 44 des 88 sièges au parlement. Donc, même en avançant ensemble, les trois partis n’auraient pas de majorité.

L’AfD en est parfaitement consciente et Jürgen Treutler en a profité hier. Dans un long discours, comportant des références à des anciens nazis et chantant les louanges de l’extrême-droite, l’homme a invité les parlementaires à voter pour la candidate AfD à la présidence du parlement, mais l’assemblée n’est même pas arrivée jusqu’à cette étape. Si la Constitution du Land de la Thuringe prévoit que le parti le plus fort puisse seul proposer un candidat à la présidence du parlement lors des deux premiers tours, les autres partis ne peuvent soumettre leurs propositions que lors d’un troisième tour. Et puisque Jürgen Treutler a refusé de faire voter la capacité de statuer, les motions visant un changement de cette procédure ne pouvaient pas avoir lieu.

La suite ? Elle est totalement ouverte, mais n’annonce rien de bon, autant en ce qui concerne l’élection du président du parlement que celle du ministre-président, car la diète d’Erfurt se trouve dans une situation inextricable – 44 sièges contre 44 sièges.

Qu’on regarde attentivement ce qu’il se passe en Thuringe, car l’extrême-droite qui s’approche du pouvoir, est un véritable danger pour la démocratie. Si l’extrême-droite n’est pas seule à menacer le fonctionnement démocratique, ses agissements sont particulièrement dangereux et ne donnent vraiment pas envie de voir les extrémistes dans des positions de pouvoir. Le danger se concrétise de plus en plus, en Thuringe, en Allemagne, en France et ailleurs. Il y a péril en la demeure !

2 Kommentare zu Quand l’extrême-droite s’approche du pouvoir

  1. Als Franzose, der eine oberflächliche Kenntnis der Deutschen Bundespolitik hat (und noch weniger Kenntnis über die Landespolitik der einzelnen Bundesländer), stelle ich folgende Frage : ist eine Änderung der Geschäftsordnung des Thüringschen Landtages (durch eine Abstimmung der Thüringschen Landtagsabgeordneten über diese Verfassungsänderung), zulässig, zu einem Zeitpunkt, wo der Thüringsche Landtag die Wahl seines Landtagspräsidenten noch nicht abgehalten hat ? Ist dies zulässig im Sinne der Thüringschen Verfassung ? Danke im voraus, für die Antwort.

    • Nach unserem Kenntnisstand ja. Das thüringische Verfassungsgericht hat dem Eilantrag stattgegeben und den Alterpräsidenten der AfD dazu verpflichtet, die verschiedenen Anträge der Reihe nach zur Abstimmung zu bringen, was ja auch geschehen ist.

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