Quand Poutine parle de « négociations »…

Le président russe Vladimir Poutine a parlé de « négociations », en indiquant que ce soit l'Ukraine qui refuse le dialogue. Sergej Lavrov et Dmitri Peskov ont précisé ce que Poutine veut dire.

Dmitri Peskov, l'homme qui traduit les pensées de Poutine. Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Contrairement à ses déclarations, Vladimir Poutine ne veut pas négocier en vue de la fin de la guerre en Ukraine. Si Poutine n’a pas mentionné les conditions russes pour de telles « négociations », son ministre des affaires étrangères Sergej Lavrov et son porte-parole Dmitri Peskov ont précisé la pensée de leur patron. « Il n’y aura pas de paix si un accord ne tient pas compte des réalités modernes », a dit Peskov, « les nouvelles régions doivent rester russes ». Donc, Kherson, Donezk, Luhansk, Zaporija et bien entendu, la Crimée. Lavrov, quant à lui, a souligné que ce seraient les Russes qui dicteront les conditions de la paix.

Il est compréhensible que l’Ukraine ne puisse pas accepter de telles conditions. Mais tant que les deux parties n’entament pas un dialogue, cette guerre sanglante continuera. Il est évident qu’un médiateur doit prendre les commandes. Un tel médiateur, pouvant parler autant avec Moscou qu’avec Kviv, n’est pas évident à trouver. Aucun des leaders mondiaux, comme Joe Biden ou Xi Jinping, ne peut assumer un tel rôle, pas non plus un personnage comme Erdogan qui cherche à exister à travers les crises du monde, certainement pas un Européen comme Charles Michel ou Ursula von der Leyen, pas non plus un chef d’état ou de gouvernement comme Macron ou Scholz – le cercle des potentiels médiateurs se rétrécit…

Peut-être vaudrait-il mieux de faire appel à une instance morale plutôt qu’à une personnalité politique ? Pourquoi ne pas demander à un Prix Nobel de la Paix et Prix Sakharov, comme le Congolais Denis Mukwege, d’essayer d’ouvrir un dialogue entre la Russie et l’Ukraine, épaulé par des représentants de l’ONU ? Après plus de 9 mois de guerre, il faut constater que les canaux de communication entre les pays ne fonctionnent plus comme il faut et il convient donc d’essayer autre chose. Et ce ne sera pas le monde politique qui résoudra ce conflit, c’est lui qui l’a crée.

L’Ukraine veut organiser prochainement une « conférence de paix » sous le patronage de l’ONU. Mais une telle conférence ne pourra servir à quelque chose qu’à condition que la Russie y participe et qu’elle n’abuse pas seulement de cette tribune pour diffuser sa propagande. Peut-être devrait-on examiner enfin le plan de paix que l’Italie a soumis à l’ONU, il y a déjà plusieurs mois ? Toute tentative visant à interrompre les combats et les attaques sur des civils et des infrastructures, doit être soutenue et ce, à tous les niveaux. L’objectif principal ne peut être que la fin des tueries et atrocités, tout le reste peut suivre. Encore faudrait-il qu’il y ait une volonté de terminer cette guerre. Et là, il est de plus en plus difficile d’en être persuadé.

1 Kommentar zu Quand Poutine parle de « négociations »…

  1. Il faut se rendre à l’évidence : tant que Poutine et ses proches seront aux manettes en Russie, une paix durable ne sera pas possible. En tant qu’ancien du KGB, Poutine raisonne uniquement en termes de rapport de force : toute concession qu’elle qu’elle soit faite par l’Ukraine ou les Occidentaux sera perçue par le maître du Kremlin non pas comme une avancée ou un geste en faveur de la paix mais comme une faiblesse, une faille qu’ il ne manquera pas d’exploiter. A ce jour, malheureusement, il n’y a pas de solution négociée â ce conflit.

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